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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 17:28

Connaissez-vous l’histoire de « la Dame de Condé », qu’on appelle aussi « le billet baladeur » ?

 

- Non !

 

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- Alors, asseyons-nous et je vous la raconte. C’est une histoire, mais quand on la comprend, on comprend tout. « Un jour, à la gare de Condé-sur-Gartempe, une dame élégante descend du train, et se dirige vers l’Hôtel de la Gare. Elle demande à retenir la grande chambre, et comme elle n’a pas de bagages, elle laisse à l’hôtelier un billet de 500 francs, puis s’en va visiter le bourg. Le pâtissier, qui sirotait un digestif au comptoir, voit la scène, et dit à l’hôtelier : « Dis donc, ça fait un bout de temps que tu me dois 500 F pour la pièce montée que je t’ai livrée à l’occasion de la communion de ta fille. Je crois que c’est le moment de me payer ! ». L’hôtelier cède le billet au pâtissier. Celui-ci est tout content, car il est rentré dans ses frais et a même fait son petit bénéfice. Il rentre chez lui, montre le billet à sa femme : « Ah, chéri, tu vas pouvoir m’offrir ce petit ensemble bleu. Tu avais dit que tu l’achèterais dès que tu pourrais ». Le pâtissier se rend chez la marchande de vêtements, et achète l’ensemble bleu. La marchande est toute contente de son petit bénéfice, et soudain se dit : « Je vais réunir tous mes enfants, je file chez l’épicier ». L’épicier, de son côté, avait une réparation en attente à faire à sa voiture, et se rend chez le garagiste, qui lui-même paye un représentant, lequel représentant se rend à l’hôtel pour retenir la grande chambre. Il présente à l’hôtelier le fameux billet de 500 F. Hélas, cette chambre est déjà retenue, comment faire ? Sur ce, la dame rentre de promenade, et dit à l’hôtelier : « Bof, cet endroit n’est pas aussi joli que je le pensais. J’annule ma réservation. Seriez-vous assez aimable pour me rendre mon billet ? » L’hôtelier, un peu abasourdi, prend le billet que lui tend le représentant, et le rend à la dame. Celle-ci, alors, regarde le billet attentivement, puis sous les yeux médusés de l’assistance, l’approche d’une bougie, le brûle, et dit en souriant : « Il était faux, alors c’est mieux comme ça ! » Puis elle s’en va, toujours en souriant. »

 

- (Un silence) ...Elle est bizarre, votre dame....

 

- Bizarre, mais utile ! car dans cette histoire, (la marchande compte sur ses doigts) si vous additionnez la pièce montée, le petit ensemble bleu, le repas de famille, la réparation de la voiture, le travail du représentant et sa chambre, c’est 6 fois 500 F, soit l’équivalent de 3000 F de marchandises ou de services qui ont pu être échangés ce jour-là grâce au billet. Sans ce billet, l’hôtelier avait une dette et les autres restaient bloqués : l’ensemble bleu restait chez la marchande, le repas chez l’épicier, le garagiste se tournait les pouces et l’auto n’était pas réparée, etc. Quelle que soit la nature du billet, je dis bien : « quelle que soit la nature du billet », tout le monde est content.

 

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- Mais... l’hôtelier, à la fin, est escroqué. Il n’a pas le billet !

 

- Vous oubliez que la pièce montée était mangée, mais non payée. Cette somme, tôt ou tard, devait sortir de sa caisse ! Disons qu’avec la chambre du représentant, il paye sa pièce montée. Non, la seule personne qui avait un billet et qui ne l’a plus, c’est la dame. Mais elle n’est pas lésée, elle savait qu’il était faux. D’ailleurs, la même chose se serait produite avec un chèque de 500 F libellé sans ordre, qui serait passé de main en main, et qu’elle aurait déchiré à la fin. Voyez-vous le rapport avec le robin ?

 

- Un peu... mais pas bien clairement...

 

- L’argent, sous quelque forme qu’il se présente, est un outil pour faciliter les échanges. Quand il n’y a pas assez de monnaie en circulation par rapport à la quantité de biens ou de services échangeables, le système se bloque, tout le monde en pâtit. La dame avec son billet fictif a augmenté de 500 F la masse monétaire du village, et hop, le commerce a repris. Donc, si vous donnez des euros pour du socialement utile (un démuni... une réalisation écologique...) vous augmentez la capacité d’action de ce socialement utile. Le Club Robin, en doublant votre don bienfaisant, augmente aussi votre pouvoir d’achat. Et les échanges se multiplient, dont tout le monde profite. Ainsi, les appareils que vous achetez aujourd’hui fonctionneront peut-être bientôt à l’énergie solaire, et c’est un de vos voisins, actuellement au chômage, qui modifiera votre installation !

 

- Ca alors !... C’est pourtant vrai... Pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt ?

 

- (La marchande soupire) On s’est tous fait piéger par un système de raréfaction volontaire de l’argent qui arrangeait bien les riches. Car quand l’argent manque, on va en emprunter à celui qui en a, et on lui rend la somme, augmentée des intérêts. Celui qui manquait d’argent en a encore moins, et celui qui en avait, en a encore plus : engorgement et spéculation d’un côté, misère de l’autre... Evidemment, pour éviter que tout se bloque, l’Etat tente d’opérer des transferts, de redonner un peu de pouvoir d’achat là où il est trop faible, mais vous le voyez bien, ça coince de partout ! Car l’Etat n’a plus le droit de créer de l’argent. C’est le système financier mondial, entièrement privé, qui s’est octroyé ce privilège. Alors, l’Etat, lui aussi, doit emprunter. C’est la Dette Publique, et nous nous échinons à en rembourser les intérêts... Et les pays du Tiers Monde sont enlisés dans une Dette colossale à l’égard des pays riches... Le système est généralisé, mais c’est une monumentale erreur ! L’humanité risque d’en mourir....

 

- Mais ceux qui détiennent le pouvoir financier actuellement vont protester devant ce nouveau système ?...

 

- C’est probable. Mais ça ne sert à rien de se cramponner à une erreur quand la vérité commence à apparaître. Rappelez-vous, les tribunaux ont obligé Galilée à dire que la Terre était fixe, et alors ?... Qui avait raison ?... Espérons que quelques riches vont comprendre très vite que, sans s’appauvrir, ils peuvent être socialement très utiles !

 


 

- Mais pourquoi la dame brûle le billet à la fin ? Les robins aussi sont prévus pour disparaître ?

 

- Tout à fait. Si le Club Robin ne faisait que doubler les dons de bienfaisance, la quantité de robins en circulation serait rapidement délirante. Il y aurait inflation, c’est-à-dire trop d’argent en circulation par rapport aux biens et services échangeables. Pour éviter cela, les robins passent de votre compte personnel sur mon compte commerçant, et je peux les utiliser chez un autre commerçant. Mais lui n’encaissera que la moitié de mes robins. Les commerçants sont d’accord pour cela. Le robin a un très grand rôle à jouer, mais ne doit pas devenir surabondant.

 

- Je n’en reviens pas... Je crois que j’ai compris... Ah !... « Donner pour vivre mieux »... Quels changements en perspective ! Ah, Madame, j’ai envie de vous embrasser ! (elles s’embrassent en riant).

 

Gilberte

 

Source :

http://soniajfath.net/spip.php?article145  

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