Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 octobre 2009 4 29 /10 /octobre /2009 20:57

 

 

 

À force de constater que les technologies de remplacement du pétrole ne sont pas au rendez-vous de l’après pétrole [(1) E. Broto 25 lignes plus bas], j’en arrive à penser que cette attente est irresponsable et collectivement suicidaire au regard du réchauffement climatique provoqué par le tout pétrole.

 

En d’autres termes j'ai acquis la conviction selon laquelle nous devons quitter le pétrole dès aujourd’hui, individuellement et surtout collectivement, avec ou sans solution de substitution : donc pour l'heure sans solution de substitution.

Si les technologies tant attendues arrivent, tant mieux. Mais en les attendant, cessons de jouer à pile ou face avec notre avenir : l’arrêt de tout recours aux énergies fossiles et émettrices de gaz à effet de serre, sans attendre leur épuisement, est un moyen sûr de sauver notre monde.

Bon d’accord, ce n’est pas facile à concevoir. C’est même très difficile. Quoique… Mais entre jouer à pile ou face avec l’avenir de l’humanité – et chacun voit que la pièce retombe déjà du mauvais côté -, et s’engager sur une voie qui permet assurément de « sauver le monde », y a-t-il vraiment matière à hésiter ?

Pour les solutions individuelles et collectives au sens communautaire du terme, voir le site :
http://www.passerelleco.info/ 
ainsi que la revue papier, et plus particulièrement pour l'échelle communautaire :
http://www.passerelleco.info/rubrique.php?id_rubrique=31 .

Cependant je suis convaincu que l'urgence appelle les collectivités territoriales à accélérer volontairement et à anticiper collectivement l'après pétrole.

24 juin 2008.


Et si vous croyez aux technologies de remplacement, jetez donc un œil, par exemple, sur ce lien trouvé le 16 juillet 2008 sur terre sacrée :
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2008/07/16/002-biocarburant-ocde-rapport.shtml 

 

 


(1)  17 juillet 2008
« Même avec un doublement de la production énergétique à partir des énergies renouvelables entre 2006 et 2030, on atteindrait que 12% de l’énergie primaire totale consommée. Les ordres de grandeur entre les énergies fossiles et renouvelables semblent indépassables. Les énergies renouvelables seront utiles localement à ceux qui en auront, mais elles ne remplaceront jamais les énergies fossiles. » Emmanuel Broto, La Décroissance n° 51, juillet-août 2008, page 3.

Il prône « une relocalisation économique doublée d’un exode urbain vers des campagnes revitalisées », ainsi qu’un « processus de désindustrialisation du pays permettant du même coup d’amoindrir la concentration du capital et donc la stratification sociale. Enfin, une refonte du droit de propriété, notamment des terres arables, paraît inévitable pour que l’intérêt de la collectivité prime toujours sur l’intérêt privé. »

3 mars 2009 : voir aussi L’abrutissoir et mesure du réchauffement, 20 – 23 fév. 09

  -----------------------------------------------------------------



source icônographique : http://photos.linternaute.com/paysville/183062/194598/4727746845/favela/


Sao Paulo, 11 millions d’habitants. L’affichage publicitaire a été enlevé sur décision municipale. Son maire s’explique :
  

 

 

 « La loi ‘‘ville propre’’ est née de la nécessité de combattre la pollution. Pollution de l’eau, de l’air, de l’environnement sonore, et pollution visuelle. Nous avons décidé d’aborder ce combat en commençant par l’aspect le plus évident : la pollution visuelle. »

La Décroissance, octobre 2007.


6 novembre 2009 : le même journal relate en page 10 la même suppression de l'affichage publicitaire à Forcalquier, France ; maire socialiste. En kiosque jusqu'au 1er décembre.

 

 

2012. Bernay, 12 000 habitants.

 

Depuis 4 ans a eu lieu une grande campagne sur le thème : « La télé c’est la mort ». 

Également, grande campagne sur le temps partiel choisi : la ville a dépassé de 10 points la moyenne nationale. Le temps partiel permet aussi un gain éducatif auprès de ses enfants, avec un bénéfice sans commune mesure au niveau des répercussions sociales et donc, aussi, économiques.

 

Aujourd’hui le chômage avoisine le zéro %.

La ville et ses environs atteint 85% d’autonomie alimentaire. Des jardins collectifs, en agriculture biologique, ont essaimé partout. Les protéines végétales locales ont grignoté une bonne part de marché sur la viande.

Presque deux hectares sont consacrés à la culture de la chicorée, avec une petite entreprise sociale et solidaire qui la transforme en produit soluble, et une campagne soutenue par la ville et le Conseil Général « la chicorée locale, c’est mieux que le café du bout du monde » a porté ses fruits.

 

C’était « se nourrir ».

 

 

Une filature de lin a poussé aux alentours de Bernay : désormais le lin ne transitera plus obligatoirement par la Belgique, le Portugal ou la Chine avant d’être cousu et revendu en France.

Cette filature, comme dans beaucoup d’autres secteurs économiques autour de Bernay, est gérée en SCOP : un homme, une voix.

 

Un chantier « laine serrée » a vu le jour. Lin et laine constituent à nouveau l’essentiel du secteur du vêtement.

 

C’était « se vêtir ».

 

 

Les maisons en paille ont pris leur place dans le bâtiment. Matériaux quasi gratuit, rapide à monter.

Et des maisons à énergie positive avec récupérateurs et potabilisation d’eau de pluie.

 

Le centre de loisirs et la MJC de Bernay ont mis en place un atelier de fabrication de paraboles solaires de 3 mètres de diamètre, débouchant sur l’installation de 5 moteurs stirling par semaine : électricité gratuite dès qu’il y a du soleil. Ce sont les particuliers qui prennent contact avec l’une des structures pour commander un moteur et pour participer à l’atelier de fabrication de la parabole.

 

C’était « se loger ».

 

ABBAYE DE FONTFROIDE
 
---------------------------------

Retour à aujourd'hui. 

Pourquoi faire, tout ça ?

 

Parce que le présupposé implicite selon lequel la mise en place du développement durable, dans ce qu’il comprend la plupart du temps, suffirait à nous sortir de la spirale infernale du réchauffement climatique est loin d’être valide.

 

Parce que cette conception majoritaire du développement durable ne remet pas en question notre société du tout bagnole, ni de la surconsommation, ni de l’industrialisation, ni des transports démesurés de nos produits de consommation, en bref elle ne remet aucunement en cause notre mode de vie.

« Depuis 1999, le mot ‘‘greenwash’’, qui signifie ‘‘mascarade verte’’, a fait son entrée au Concise Oxford Dictionary : ‘‘ Mascarade verte : opération de relations publiques menée par une entreprise pollueuse pour masquer ses activités polluantes et pour présenter l’image d’une organisation respectueuse de l’environnement’’ ». Cité par Paul Ariès, « Pour repolitiser l’écologie – contre-grenelle de l’environnement », octobre 2007, page 14.

En page 7 du même ouvrage, Paul Ariès y exlique "qu'on ne pourra en finir avec la 'domination de tous sur la planète' sans remettre en cause 'la domination de quelques-uns sur tous les autres". Ce qui passe par une remise en cause du discours médiatique dominant qui véhicule une idéologie de croissance économique, avec son corollaire de croissance des inégalités économiques, et une remise en cause du moteur de cette machine : la publicité. Voir Sao Paulo.

 

Parce que les négationnistes des causes humaines dans le réchauffement climatique tirent leur position d’une conviction profondément conservatrice selon laquelle nous vivons dans un monde potentiellement idéal, pour peu que chacun joue le jeu. Et pour eux le système n'a donc pas à être critiqué ou remis en cause. Voir Conservateur ou révolutionnaire ? sur ce blog.


Je suis enclin à penser que la puissance d'une telle conviction conservatrice peut nous pousser, y compris si nous sommes scientifique, à chercher, et trouver, des arguments qui nient la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique tellement cette responsabilité nous conduit à cette seule conclusion : le mode de vie occidental contemporain est loin d'être idéal et il faut d'urgence le remettre en question.

Parce que l'attente de solutions technologiques propres qui vont nous sortir du tout pétrole procède d'une passivité collective suicidaire : pendant cette attente, nos émissions de CO² augmentent, le permafrost fond, libérant ses immenses réserves de méthane au pouvoir d'effet de serre 25 à 90 fois supérieur à celui du CO², le prix de baril de pétrole explose jusqu'à annoncer une faillite inéluctable des secteurs économiques reposant sur le pétrole, autant dire un krach économique mondial.

 

Et cette attente risque fort d’être suivie d’une grande désillusion : les énergies renouvelables sont aussi des énergies douces, incomparablement moins puissantes que les énergies fossiles.

 

Quant aux énergies reposant sur la biomasse, l’équation reste toujours la même : c’est manger ou rouler, et c’est l’effroyable spectre déjà commencé (l’éthanol au Brésil par exemple) d’un nouveau colonialisme qui affamerait le tiers-monde pour maintenir le niveau de vie et le mode de vie des pays développés.
 

   

  _____________________

 

 

Dans le même ouvrage cité plus haut « Pour repolitiser l’écologie », Sophie Divry écrit, pages 22  et 25 : « Les éco-Tartuffes (Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand…) (…) pensent proposer des mesures importantes, mais elles ne remettent pas en cause les intérêts des plus grands pollueurs de la planète. (…) Nous sommes ici pour dire que ni Liliane Bétancourt, héritière de L’Oréal et première fortune de France, ni François Pinault ne peuvent faire de l’écologie. Ni le lobby nucléaire, ni le premier publicitaire du pays, ni les grandes surfaces ».

Déjà en septembre 2007 dans La Décroissance elle avait lumineusement expliqué : « les médias sont financés par la publicité et les groupes capitalistes. Ceux-ci soutiennent une idéologie qui rend bien sûr impossible la conclusion qui s’impose : poursuivre la croissance est un suicide. »

 

« La décennie à venir sera cruciale pour stabiliser le climat » titrait Le Monde le 22 mars 2008. Ben on n’est pas sortis de l’auberge !

Partager cet article
Repost0
21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 20:49
 

De quels moyens d'action dispose un comité de quartier ? Il est d'abord force de proposition. Tous azimuts. « Localement, on peut tout faire. »


Voici 10 priorités possibles :


1  préparer, opérer une reconversion collective, progressive, rapide vers l'après énergies fossiles et endiguer le réchauffement climatique ;


2  re-créer une souveraineté alimentaire locale par la création de zones de maraîchage biologique, développer une alimentation saine, en filières courtes, à forte main d'oeuvre et créatrice de lien social. Voir le film Nos enfants nous accuseront et le livre Via Campesina, une alternative paysanne au néolibéralisme ;


3  relocaliser l'économie dans tous les secteurs, en recherchant le soutien actif des artisans et en fabricant des outils anciens qui fonctionnent sans recours aux énergies fossiles. À Évreux un partenariat avec l'Atelier 17 sera cohérent ;


4  mettre en place une pépinière d'activités en économie sociale et solidaire, voir www.etymon.fr ;


5  croiser ces quatre premiers objectifs avec une inversion des priorités (servir d'abord ceux qui souffrent, garantir le partage de la parole, se préparer à entrer en résistance face aux firmes agroalimentaires et industrielles) ainsi qu'avec une expertise contre-éclairée (ampleur croissante du réchauffement climatique, sources d'informations alternatives telles que www.passerelleco.info ) ;


6  recréer de l'emploi et du lien social, conséquences des points précédants ;


7  promouvoir une politique locale dénataliste ;


8  faciliter, encourager, accompagner un exode urbain ;


9  entrer en décroissance, résultat des mesures précédantes ;


10  adhérer au réseau des villes en transition vers l'après pétrole : www.villesentransition.net , ainsi que d'autres réseaux tels que www.cittaslow.net ou www.slowfood.fr/france ;



La dimension festive, convivale, artistique, culturelle prend pleinement sa place dans cette transfomation locale.


Conséquences : il devient progressivement possible de quitter la voiture ainsi que la consommation de biens industriels à forte émission de gaz à effet de serre.

Partager cet article
Repost0
4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 22:00

5avr08_038

l'alliaire en légume



Dans l’hypothèse d’une mise en place d’un maraîchage biologique, il apparaît opportun d’envisager plusieurs prolongements possibles dès la phase de conception.

 

Ces maraîchages pourraient comporter plusieurs aspects, plusieurs statuts, afin de répondre à des objectifs complémentaires :

-         production locale afin d’approvisionner l’AMAP, les marchés et les commerçants locaux ;

-         cette production locale professionnelle pourrait être au moins en partie organisée sous forme de SCOP ;

-         écoulement de la locale élargi aux restaurants municipaux et cantines ;

-         ce projet peut être l’occasion d’installer un restaurant associatif biologique couplé à une possibilité d’insertion par le travail ;

-         une parcelle pourrait être réservée à des jardins familiaux avec un volet convivial : cabanes individuelles et espace commun pour les outils, les toilettes (sèches), un local collectif plus grand, les conditions pouvant être réunies afin d’instaurer une auto-construction accompagner par un professionnel en menuiserie ;

-         support d’activité pédagogique auprès des scolaires et des accueils collectifs de mineurs, volet pouvant intégrer une dimension intergénérationnelle idéalement réalisable dans le cadre d’une activité de potager ;

-          une serre pourrait être installée pour la mise d’une herboristerie biologique ;

-         une large place pourrait être faite dans ce projet pour envisager :

o       une formation à l’agrobiologie afin de préparer une alternative à l’agriculture intensive dont les dérives polluantes sont connues ;

o       un place importante attribuée à la culture de protéines végétales tant il est connu qu’elles nécessite 7 à 10 fois moins de surface au sol que les protéines animales ;

o       un volet démocratique (pas seulement dans la SCOP) afin de créer un laboratoire de démarche participative : décisions prises au consensus, auto-détermination de règles de prises de décision, ré-appropriation d’une forme d’autonomie locale (voir « Les deux âmes de l’écologie – Une critique du développement durable » * , Romain Felli, L’Harmattan, juillet 2008, 11€)

 

 

 

 

 

* page 33 : "J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’homme contrôle l’outil. (1) (…) L’écologie politique se donne donc comme tâche de reconquérir l’autonomie, ce qui passe également par l’abandon des faux besoins instillés par la société de croissance."

 

(1) Ivan Illich, La convivialité, 1973, p. 13

-------------------------------------------------------------------------------

Partenaires et contacts possibles :

 

Chambre de l’Agriculture

Lycées agricoles

Confédération Paysanne

FDSEA

SAFER

 

Ferme de Sainte Marthe (formations en 3 mois à l’agriculture biologique)

voir le site :   http://www.intelligenceverte.org/JobBio.asp


Représentants de l’agroécologie, entre autres :
 http://www.terre-humanisme.org

 

Appel à candidature (cf. Natacha aux 1001 légumes de Beaumesnil, trouvée via Internet)

 

« Produire de la richesse autrement  - Usines récupérées, coopératives, micro-finance… - Les révolutions silencieuses » édit° CETIM, 6€.

 http://www.cetim.ch/fr/publications_details.php?pid=163

Les auteurs tentent de répondre à cette question :

ð       Quelle pourrait être une politique d’Etat favorisant le développement de l'économie sociale et solidaire ? 

 

 

« Jardins partagés - Utopie, écologie, conseils pratiques » éd° Terre vivante
Laurence Baudelet, Alice Le Roy, Frédérique Basset - 144 pages, 23€

 

Très utiles en milieu urbain, les jardins partagés fleurissent un peu partout sur notre territoire. Forme de jardins collectifs, ils se créent souvent à l'initiative des habitants. Lieux d'échanges et de convivialité, les jardins partagés sont aussi le théâtre de nombreuses expérimentations artistiques, sociales, et environnementales. D'où vient ce concept, comment en démarrer un près de chez soi,..., ce livre vous dira tout sur la marche à suivre, tout en vous faisant découvrir une diversité de jardins partagés à travers la France.

 

D’autres informations sur cet ouvrage (le sommaire et feuilleter quelques pages) sur :

http://www.terrevivante.org/index.asp?contenu=/sources/catalogue.asp cliquer sur jardinage sur la droite

Voir aussi :

http://www.amazon.fr/pouvoir-changer-monde-Lintelligence-verte/dp/2753801770

 

http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url/279-5428083-0277928?%5Fencoding=UTF8&search-type=ss&index=books-fr&field-author=Philippe%20Desbrosses 

et

http://www.dailymotion.com/video/x1ds9p_alerte 

 

 

 
la tanaisie, légume ancien très odorant

 

18 septembre 2010 :

http://jardins-partages.org/telechargezmoi_files/charte.pdf


Partager cet article
Repost0
15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 21:12

La convivialité issue d’un processus participatif pourrait bien déboucher sur une relocalisation des loisirs.

Je pense aux embouteillages à Deauville Trouville, il y a un mois lors de ce week-end tellement chaud, un ami était là-bas et a mis une heure pour traverser le pont de la Touques le dimanche soir. Imaginons des chantiers collectifs, tels qu’ils ont été réinventés en Argentine depuis le krach boursier de 98 et décrits dans le film The take : les habitants de Tataouine-les-Bains prennent plaisir à bosser pour eux, ensemble, à travailler la terre, ou la laine, ou n’importe quel autre domaine. Ils savent qu’aller faire 200 bornes pour aller voir la mer en voiture, ça pollue, ça coûte cher, alors qu’ils pourront faire la fête le soir autour d’une ambiance musicale sympa à inventer un monde meilleur ici et maintenant.


Il ne fait pas de doute que la décision collective l’emportera facilement pour renoncer à la plage et rester au pays.


Le collectif est plus festif et moins polluant que l’individualisme.


Chacun dans son coin on s’emmerde et on se dit qu’une bagnole de plus ou de moins dans les embouteillages ça ne changera rien au réchauffement. Alors que, lorsque nos décisions deviennent collectives, elles changent du tout au tout. Nous nous suffisons à nous-mêmes. Nous n’avons plus besoin de consommer pour combler ce vide de sens de nos vies éparses.

 

---------------------

 

« J’accepte de recevoir un cadeau, que ce soit un objet, un compliment, une récompense, un mot tendre, une caresse ou un regard aimant.

Je le reçois en respirant profondément, en regardant dans les yeux celui qui me donne. Je reçois jusque dans mon cœur. »


Isabelle Filliozat, L’année du bonheur, 14 juin.

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 20:39

 

 Article resté longtemps "dans mes cartons", de même que  Bourdieu , mis en ligne le 12 janvier 2011.


 3859153939_9220110f2d.jpg

 

Quel est le verso de la consommation ? C’est la production et la transformation.

 

Quand nous consommons, nous sommes plutôt passifs, surtout quand c’est de la télé, du Mac Do, du camping ou du Club Med. Tout prêt tout cuit, rien à  faire.

 

Le summum de la décompression, du loisir, du temps libre, le but de la vie pour tout dire devient la consommation passive, immobile. Vautré dans un sofa avec un scotch Whisky à la main, musique d’ambiance et, rêvons, piscine… C’est l’image presque omniprésente que nous envoie le monde de la publicité, des séries télévisées, du show-biz, des médias. C’est aussi majoritairement la culture que se transmettent les jeunes entre eux via leurs play stations et autres consoles de jeu. Je me console avec ma console.

 


 

Et pourtant, « dans le temps » comme dit l’expression ringarde, c’est à dire depuis toujours et encore dans 80% des lieux de vie sur terre aujourd’hui, la vie c’était produire, activement, pour s’alimenter, se vêtir, se loger. Les temps libres, rares, étaient plutôt consacrés au repos, au petit bal du samedi soir, de moins en moins à la religion. Mais on se reposait pour repartir au boulot juste après la sieste, cultiver son jardin, préparer le repas, tricoter un pull, et faire tourner le fournil, la forge ou le métier à tisser. La vie c’est ça : c’est être actif. En mouvement. À plusieurs, en toute complicité. L’activité, le plaisir et la vie ne font qu’un. Ce n’est pas ce monde séparé entre un travail d’un côté, et un temps libre de consommation passive, de l’autre.

 

 

Pour s’adapter à l’après pétrole, il va falloir sacrément se mettre un coup de pied au cul : pour retourner vivre à la campagne (les pommes de terre ne poussent pas dans les supermarchés – adage de la communauté Longo-Maï, située dans la Drôme provençale au nord de Forcalquier, aux frontières orientales du Luberon), pour assurer la production alimentaire en autonomie quand nous n’aurons plus ni  travail, ni revenu après le crash boursier et le chaos (voir Extraits article Emmanuel Broto), pour créer des espaces d’entre aide où le chacun pour soi n’aura plus place, et où le farniente pour le farniente ne sera plus possible, au moins dans un premier temps, le temps de recréer un paradis de sur abondance sans énergie fossile.

 

Ne rien faire, à condition que ce soit pour se préparer à être actif. Inventif. Vivant.

Agir, c’est vivre.

 

 

 

3 décembre 2007, Thiberville, bar de la Place.

 

5128145121_8aeacac786.jpg

 

Partager cet article
Repost0
10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 18:33



En réponse à Valentin Pic dans La Décroissance de Février 2007 page 2 : « vous avez trop tendance à démonter tout sans faire beaucoup de propositions », je vous suggère de constater que l’on a vécu pendant des siècles, des millénaires, depuis que l’homme est homme, sans produire de gaz à effet de serre. Cette pollution réchauffante date de 1750, pas avant.

 

Et ce constat amène une solution : retrouver un mode de vie basé sur l’artisanat local dans lequel on consomme des produits locaux. Pas de déplacements lointains, ou sinon pas urgents, ni pour aller bosser ni pour l’approvisionnement les produits de consommation, et un retour possible vers les campagnes.

 

Régression et retour en arrière impensables pour bon nombre de gens, et pourtant…

 

Primo : il semble bien que ce soit ça ou crever – les majorité des gens préfèrent crever.

 

Secundo : nous avons en plus, par rapport au XIXème siècle par exemple :

-         une conscience dominante de la mondialisation – les guerres, ce n’est plus ça (quoique…) ;

-         une possibilité de synthétiser plein de savoir-faire qui étaient jadis épars, locaux, et ceci dans tous les domaines : plantes (Kokopelli), herboristerie, habitat passif, techniques artisanales diverses etc. On  pourrait imaginer que pour un laps de temps assez court, Internet continuerait de fonctionner pour accélérer l’échange d’informations autonomisantes (un site entre mille : www.passerelleco.info ) puis cesserait progressivement à mesure que les modes de vie traditionnels seraient réinstallés ;

 

Tertio : les Collectivités Territoriales semblent bien nécessaires pour accompagner ce chantier, dans la mesure où elles ont à la fois les moyens financiers et décisionnels pour mettre en place massivement des formations aux métiers artisanaux d’antan et pour accompagner financièrement le redémarrage de ce renouveau artisanal.

 

Par quoi commencer ? Par des jardins de réinsertion, collectifs, conviviaux, biologiques, en filières courtes, sous forme d’AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).

 

Par quoi continuer ? Selon  les besoins, les compétences et les désirs locaux.

 

Les collectivités territoriales pourront garantir ce développement local pour une aide à l’information et un soutien financier temporaire, ciblé. La liberté des anciens : la concertation, reprendra toute sa place, au détriment de celle des modernes : l’individualisme.

 

 

Évidemment la question  qui se pose est : comment les convaincre avant qu’il ne soit trop tard ?

 

À cette question il n’y a finalement qu’une réponse : le temps jouant en notre faveur, il s’agit de trouver le moyen de perdre le moins de temps possible. Car soit nous reviendrons à l’artisanat local pour obtenir une disparition quasi complète des déplacements – sauf à pied, en charrette, à vélo ou en rollers, soit nous disparaîtrons. Il n’y a encore que les aveugles suicidaires du genre Dr Folamour - hélas nombreux - pour continuer à croire à une adaptation technologique efficace au réchauffement climatique.

 

 

Il faut voir Le sacrifice, film d’Andrei Tarkovski, dans lequel est posée la question du sens de la vie : doit-elle être la recherche d’un progrès jamais atteint – et désormais suicidaire, ou la répétition quotidienne de gestes immuables ?

 

 

Admettons que mes propos soient pertinents : comment expliquer que la quasi-intégralité des commentaires sur le réchauffement passe à côté ? C’est parce leurs analyses sont fondées sur une vision partielle, à échéance courte, et fataliste du basculement climatique. Trois erreurs omniprésentes.

Partager cet article
Repost0
26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 21:44

 Sauver le monde sous-entend que le monde est en péril : vouloir sauver quelqu’un d’une bonne santé n’aurait pas de sens.

 

Or le constat d’un monde en souffrance est loin d’être admis par tous.

 

Exemple : un publicitaire boursicoteur vous dira qu’aucun système économique ne vaut le libéralisme dérégulé.

 

Si en plus il est sarkosyste, il vous affirmera que le désordre du monde prend sa source dans les petits délits, qu’il faut éradiquer à la base en pratiquant une politique sécuritaire. Et basta.

 

Et le réchauffement climatique ?

 

Les variations climatiques ont eu lieu à toute époque et les technologies modernes viendront très bientôt remplacer le pétrole.

 

Le meilleur des mondes ici et maintenant, je vous dis.

 

‘‘On’’ comprend  con puisse trouver Daniel Mermet rabat joie…

 

Le plus déroutant dans ce contexte est peut-être qu’effectivement, comme bon nombre de gens l’affirment, ces technologies propres semblent bien être sur le point d’éclore au grand jour : lire à ce sujet « Énergie libre et technologies », Jeanne Manning, éditions québécoises Lise Courteau (1996).

 

La question à se poser devient dès lors : pourquoi mettent-elles tant de temps à éclore ?

 

Hypothèse de réponse : le marché de l’énergie est tenu par des industriels transnationaux pour qui la préoccupation n° 1 est l’augmentation de leurs profits. Les technologies propres sont dans leurs mains (si elles sont dans les miennes je n’ai pas les moyens financiers, médiatiques, politiques de les répandre).

 

Qu’attendent-ils ?

Que ces nouvelles technologies leurs soient plus profitables que le pétrole.

 

Problème : vu que les prix du pétrole vont augmenter à mesure et plus vite que sa raréfaction, la motivation doit sacrément leur manquer pour abandonner le pétrole au ‘‘profit’’ des énergies propres. Ce ‘profit’ constitue en fait un manque à gagner pour eux. (Voir ‘Mal de terre’ p. 96, Hubert Reeves 2003, Seuil.)

 

Autre problème (plus grave) : si ‘on’ attend que les réserves de pétrole soient épuisées pour passer à d’autres énergies, nous serons morts avant à cause du réchauffement climatique. (Voir H. Reeves op. cité p. 47.)

 

Pour finir sur une note d’espoir – sachant qu’il n’y a pas d’espoir sans action : les industriels transnationaux raisonnent uniquement en termes d’énergies monopolisées (par eux). L’alternative est l’énergie autonomisante : je récupère et je potabilise moi-même les eaux de pluie, je m’installe une petite éolienne, des toilettes sèches, je déménage à la campagne, je me mets à mi-temps pour développer une activité à la campagne, j’élève un cochon pour produire mon bio-gaz comme en Chine rurale, je participe à une coopérative de production d’huile végétale pour faire rouler ma voiture diesel sans polluer, je m’achète un bon vélo avec remorque, je jette ma télé pour avoir plus de temps et être moins pressé, je lis le journal ‘La Décroissance’ et le bouquin de Jeanne Manning qui coûte 18,30€, je milite pour que l'énergie monopolisée soit équitable, nationalisée et préoccupée par les négawatts (voir http://www.sortirdunucleaire.org/ ), etc.

 

 

 

Envoyé à : (28 juin 2006)

 

Le Monde                   Le Canard Enchaîné                                              L’Humanité                
Le Figaro                    Libération                                                              La Décroissance

Le Plan B                    Le monde Diplomatique
Télérama                    
Eure Infos

 

(24 juillet) : Radio-France

 

____________

 Manning

 

À propos du livre « Énergie libre et technologies »

 

 

 

Achetez-le sans attendre : vous ne mesurez pas à quel point (le livre le démontre du début à la fin) vous serez très longtemps sans en entendre à nouveau parler ; à quel point ce livre est victime d’une censure omniprésente : de la part des industriels de l’énergie, des politiciens, des médias (qui sont sous le contrôle des deux précédents).

 

Mais ce livre est aussi victime d’une auto-censure tellement nous baignons dans cette censure médiatique omniprésente.

 

Alors n’attendez pas pour commander ce bouquin : les centres de pouvoir ne vous laisseront pas une deuxième chance de le rencontrer sur votre route, et la semaine prochaine il sera peut-être déjà trop tard – votre mémoire vous aura fait défaut.

Lien : http://www.quanthomme.info/energielibre.html 

 

 

11 août 2010, voir aussi :

http://www.onnouscachetout.com/themes/technologie/tesla2.php


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Gorge Rouge
  • : Essentiellement préparer l'après pétrole localement, fruit d'une quête tous azimuts pour comprendre ce monde de fous.
  • Contact

Profil

  • gorgerouge
  • Voir http://gorgerouge.over-blog.com/article-a-la-recherche-de-l-evidence-14-janvier-2011-65012602.html