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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 15:01

9 mars 2012, un nouveau lien :

http://www.demographie-responsable.org/surpopulation/demographie/la-faim-du-monde-987654.html 

 

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Depuis 7 millions d’années, époque de l’apparition de l’homme et de sa séparation d’avec son ancêtre commun avec le chimpanzé, et jusqu’à la révolution industrielle, vers 1850, l’être humain a conservé un trait caractéristique fondamental qui lui a permis d’assurer sa pérennité tout au long de ces 7000 millénaires et qu’il a perdu depuis 150 ans ! Ce phénomène autodestructeur s’accélère depuis 70 ans, après le seconde guerre mondiale. En quoi consiste cette rupture qui aboutit, en 2012, à plusieurs autodestructions convergentes ?

 

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Avant la Révolution Industrielle, l’essentiel de l’économie, en dépit de l’avènement de quelques grandes villes de par le monde et de quelques commerces monétaires croissants mais qui restaient à la marge, l’essentiel de l’économie reposait sur un prélèvement direct dans l’environnement proche des ressources alimentaires, vestimentaires et artisanales, sans recours à aucune énergie fossile, et pour une autoconsommation directe. « De tout temps, la nourriture était destinée à être partagée, jamais échangée », et encore moins vendue. Ivan Illich, « Le genre vernaculaire », 1983.

 

Seuls 10% des productions étaient destinés à la vente, et l’argent ainsi récolté, à l’achat. La Dîme et autres impôts étaient des cas particuliers rares, autant d’un point de vue spatial que temporel.

 

L’avènement des grandes viles et des marchés qui leur étaient associés restait aussi un phénomène marginal qui ne modifiait pas le mode de vie écologiquement équilibré des campagnes. (1800 : 2% de citadins dans le monde ; 2007 : 50%)

 

La Révolution Industrielle a radicalement modifié la donne sur plusieurs points : imposée par la force et contre la résistance acharnée des artisans (François Jarrige : « Face au monstre mécanique », 2009), elle a retiré l’autonomie d’initiative et de savoir-faire aux artisans, ainsi que le temps de cultiver leur jardin aux femmes qui sont devenues une main d’œuvre interchangeable avec les hommes pour des tâches répétitives, non créatrices et abrutissantes, tout en se retrouvant sous la domination des hommes, situation inédite quoiqu’en disent la plupart des historiens… mâles (Illich 1983, ibid).

 

La Révolution Industrielle a également apporté un surcroît d’installation et d’acceptation du colonialisme à travers l’exploitation généralisée des ressources fossiles, situation qui a permis à certains d’affirmer, en 2010, que l’esclavagisme n’avait jamais été aussi grand. Cette réalité est cadenassée et cachée par une politique de propagande trop rarement dénoncée… (et pour cause puisque les médias sont muselés ! ) dénoncée par des observateurs politiques tels que Noam Chomsky, ou des organismes indépendants tels de Acrimed et leur récente revue papier Médiacritique(s) ou le journal La Décroissance. Hélas ! « Les gens » ne font que trop rarement l’effort de se débrancher de la propagande officielle à la Big Brother, l’analogie n’est pas trop forte (France Inter, TF1, Arte) pour se connecter à des sources d’information vraiment critiques et propositionnelles.

 

Pour ajouter à l’opacité ambiante, même des courants autoproclamés critiques et progressistes se satisfont des modes de vie des pays occidentaux, voir à ce sujet Alain Accardo, « Le petit bourgeois gentilhomme », sans jamais remettre en question le niveau de vie des occidentaux basé sur les énergies fossiles. Une telle situation a permis cette affirmation lucide : 

 

« La façon dont les citoyens des pays riches vivent actuellement est dans l’ensemble, moralement acceptable. » Selon Thomas Pogge, cette situation est le « préjugé préféré » de tous ceux qui vivent dans le monde occidental.

 

Alison Katz, « La santé pour tous ! Se réapproprier Alma Ata » – janvier 2007 – éditions CETIM

 

Le retour à une situation écologique équilibrée telle que décrite au début de ce texte, en dépit de toutes les accusations de « retour en arrière » qui ne manqueront pas de surgir à chaque occasion, marque de l’endoctrinement efficace auquel nous sommes soumis quotidiennement, peut se faire dès maintenant à condition de respecter quelques principes sans lesquels toute action sera insuffisante, donc vaine :

 

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- passer de la réflexion et/ou de la revendication à l’action ;

 

- considérer cette action, non pas en tant que manifestation revendicative (retour à l’impasse évoquée au point précédant) mais en terme de production locale et collective pour une autoconsommation directe ; 

 

- considérer ces actions de production comme des actions collectives (genre jardins partagés) et non individuelles (genre jardins familiaux) : le collectif est trop souvent confondu avec le 1 + 1 + 1, or les deux n’ont rien à voir, la concertation et la convivialité échappant les plus souvent au 1 + 1 + 1 ;

 

- envisager ces actions de production pour une autoconsommation  directe et conviviale, sans recours à aucune énergie fossile, dans l’optique de s’attaquer à des secteurs de production autres qu’alimentaires et qui couvrent progressivement l'ensemble de nos besoins en termes de biens de consommation vitaux ;

 

- s'approprier progressivement cette notion fondamentale  formulée par Marshall Shalhins : il existe deux types d'abondance, avoir beaucoup de produits de consommation, et avoir peu de besoins ;

 

- s'appuyer sur des expériences concrètes : Manuel de transition, écovillages élargis aux villes http://www.passerelleco.info/ , Des jardins en partage ;

 

- travailler sur les points précédents dans le cadre de conseils de quartiers collectifs, impulser l'invention collective.

 

Ce texte a été mis sur mon blog le 4 mars 2012.



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commentaires

A
Ceux qui parlent de "retour en arrière" n'ont rien compris.<br /> La peur du changement est un frein très important chez beaucoup et pourtant s'ils ne le font pas volontairement ils devront le faire par obligation et là j'augure mal de l'avenir dans nos sociétés<br /> égoïstes et individualistes.<br /> L'avenir viable ce sera "moins de biens plus de liens" et "vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre." (Gandhi)
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