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28 décembre 1984 5 28 /12 /décembre /1984 08:41

 

J'ai publié et caché cette publication en la rangeant au 28 décembre 1984 :
- caché parce que tout le monde me renvoie l'image selon laquelle j'ai un gros problème de communication, paradoxal pour un conférencier ! Donc je ne veux pas attiser la flamme ;
- mais publié quand même dans la mesure où je sens venir à grands pas une période où nous dirons : "ha ! Que ne nous y étions pas pris plus tôt ! Ha ! Que n'avions-nous pas vu en quoi les films de Pierre Rabhi et Colline Serreau ne suffisaient pas !"
Robin
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Le 24 mars 2013 19:23, Monsieur X a écrit :
Jeudi de l'écologie : la transition énergétique
le 28 mars, 18h30, à la cour gourmande
Consommer moins d’énergie et la produire autrement, c’est urgent. Comment s’y prendre ?
La transition est une obligation et une opportunité. Une obligation face au dérèglement climatique : Il est urgent de réduire les gaz à effet de serre. Sans quoi on va droit dans le mur, même la Banque mondiale le reconnaît. Le pétrole se fait rare, son prix augmente, avec des conséquences économiques et sociales graves, dont la précarité énergétique.
Il y a nécessité de passer des énergies fossiles et fissiles aux renouvelables décentralisées.
La transition est aussi une opportunité en période de crise économique : Un ménage français consomme 40 % d’électricité de plus qu’un ménage allemand. À cause du chauffage électrique. Il faut faire des efforts d’efficacité énergétique pour réduire la consommation et stabiliser les factures des consommateurs. Il faut investir dans les secteurs créateurs d’emplois : le nucléaire en France représente 120 000 emplois quand les énergies renouvelables occupent 370 000 personnes en Allemagne.
Sobriété et efficacité énergétiques visent tous les domaines du quotidien : électroménager, alimentation, chauffage, construction et rénovation des bâtiments, déplacements…
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Le 24 mars 2013 22:42, gorgerouge a écrit à Monsieur X :
Et avec leurs 370 000 emplois les énergies renouvelables vont relancer la croissance et tout va continuer comme avant, y'a juste à attendre et à voter EELV, c'est ça ?
Je cherche juste à comprendre.
Voir "Le soleil en face" par exemple. Juste pour comprendre.
Robin

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Le 24 mars 2013 23:13, Monsieur X a écrit :

 

"Je cherche juste à comprendre"

Cherche bien alors...
à moins que "vive le nucléaire" te satisfasse

SOBRIETE, EFFICACITE ... d'abord. En quelle langue faut-il le dire. Mais quand on est sourd, c'est difficile d'entendre...

Mais j'ai remarqué que les plus critiques de la transition écologique, derrière un discours soit disant radical étaient en addiction de la société de consommation...

Enfin évidemment "emploi" est un gros mot ...

@+

Monsieur X

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Le 25 mars 2013 07:44, gorgerouge a écrit :


Monsieur X, as-tu écouté la conférence du 6 février de J-Marc Jancovici ? Regarde le second commentaire : "il ne propose rien"
Aveuglés par les énergies renouvelables vous passez à côté des territoires en transition à côté desquels vos "SOBRIETE, EFFICACITE ... d'abord" sont des veux pieux déconnectés de la réappropriation collective de notre vie.
Quant aux échéances du scenario négawatt...
Les territoires en transition comportent des groupes énergie, à 20% d'investissement environ, et 100% de reprise de notre souveraineté locale.
 
Tu me parles de nucléaire : est-ce un signe que pour toi notre niveau de vie n'est pas négociable ? Et que les énergies renouvelables devraient nous permettre, "après SOBRIETE, EFFICACITE", de continuer comme aujourd'hui ? Retour à Janco...
Bien à toi,
Robin 
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Le 25 mars 2013 14:53, Monsieur X a écrit et gorgerouge a répondu en rouge à 20h26, on s'amuse bien !  :



Y a du boulot!!

- J'ai l'impression que tu découvres Jancovici.

Non je découvre pas : je m'appuie sur des données récentes et fiables puisqu'intervenir devant l'assemblée nationale, ce n'est pas rien ! Et je m'appuie aussi sur Benoît Thévard, Mathieu Auzaneau, le rapport du club de Rome (en fin d'article) etc.

Cela fait plus d'une décennie qu'il gère son site Le Manicore, dédié au changement climatique et à l'énergie . De même pour ses bouquins (5 ou 6) de « l'avenir climatique en 2002 » jusqu'à son dernier ouvrage « changer le monde » en 2011... Site et bouquins qui ont contribué à fournir de nombreuses données mettant à mal le modèle dominant.
C'est vrai que pendant des années seuls les écolos avaient ce genre de préoccupations!!
Ainsi il y a déjà plus de 6 ans j'avais organisé la première conférence sur le changement climatique au Havre avec Pierre Radanne.(300 personnes): http://www.arehn.asso.fr/dossiers/conf_radanne/radanne.html

Moi aussi j'ai rencontré Radanneet je ne l'avais pas épargné, désolé si c'est ton pote.

Ceci étant, Jancovici a plusieurs facettes dont l'une, pas des moindres, est d'être un farouche supporter du nucléaire avec des propos effarants:

je sais et je ne suis pas pronuc non plus

« Fukushima aura surtout été un problème médiatique majeur » ...« un accident de centrale est une excellente nouvelle, car cela crée instantanément une réserve naturelle parfaite ! La vie sauvage ne s’est jamais aussi bien portée dans les environs de Tchernobyl » , interview du 20 fév. 2012.  
Il peut également faire des erreurs. Exemple: lorsqu'il dit qu'on ne peut pas consommer moins en électricité spécifique. C'est faux: à équipement équivalent, un ménage allemand en consomme 25% de moins qu'un ménage français ( dans l'E.S. le chauffage n'intervient pas sinon le delta est de 40%)
Jancovici travaille et se fait du fric via son cabinet sur ces problématiques.
D'autres ingénieurs et scientifiques le font bénévolement dans le cadre d'associations: Negawatt, Global-Chance, RAC, etc...
-Pour le scénario Negawatt, il porte bien son nom. NEGA!!!!! mets des lunettes!

J'ai une bonne vue et j'ai assisté à la présentation du scénar négawatt à Evreux.

Prenons un exemple:
La principale source d'émission de GES est le bâtiment (logements et tertiaire). Passer de 250 kWh/an par m2 à 50 kWh/an (BBC-RT2012) voir moins, ça ne consiste pas à remplacer une chaudière fuel par une chaudière à pellets! Mais à isoler mieux le bâti, avec des matériaux écologiques de préférence (chanvre,...) . Cela fait des années que les écolos en font une priorité: cela concerne plusieurs dizaines de millions de logements qui sont des vraies passoires à tel point que plus de 4 millions de ménage sont en précarité énergétique dont plus de 100 000 qui ne chauffent pas du tout
La décroissance énergétique commence par là.

tout ce qui "commence par" continue par sans en voir l'impasse : l'avenir en période de récession sera à l'auto-construction, pas à la rénovation coûteuse du bâti existant. Ceci dit je ne pense pas qu'il faille abandonner ces pistes : je dis qu'elles sont trop hasardeuses pour ne compter que sur elles et que le principe de précaution doit aussi nous permettre d'envisager d'autres sorties, de l'ordre de filières de production que nous maîtrisons, voir Ivan Illich : La convivialité ; de l'ordre des formes d'auto-organisation collective telles que décrites dans le Manuel de transition

Enfin si les décroissants n'ont que Jancovici comme boussole et les écolos comme bouc émissaire en leur prêtant les propos de Buch ( « niveau de vie  pas négociable ») , on risque de pas aller bien loin.
Plus concrètement, j'aimerai bien voir nos donneurs de leçon dans les luttes locales contre l'ébriété énergétique et la prédation de notre environnement, sans doute pas assez médiatiques à leur goût.

n'entre pas dans la polémique Monsieur X, ça ne sert à rien. Ne pas nous dire nos points de désaccord est la meilleure façon de rester dans nos impasses et de continuer à stagner comme nous stagnons depuis 40 ans. Si je te suis je ne devrais pas dire de mal d'Hubert Reeves. Ni de Pierre Rabhi.*

Je peux en rappeler qqs unes localement:
contre la construction de 2 centrale à charbon, contre le terminal méthanier, contre le prolongement du grand canal, contre la lnpn, contre l'extension du péage de tancarville, contre le contournement Est de Rouen, la défense de la réserve naturelle, etc... des occasions de faire connaissance!

Ha ! La dialectique entre lutter contre ou lutter pour ! Ou mieux, la combinaison pour lutter contre et lutter pour !! C'est ce qui me fait participer à des actions de soutien à NDDL : leur action est cohérente entre le "contre" l'aéroport et le "pour" un monde de vie d'autonomie. J'ai été correspondant HN des écovillagesà la fin des années 90. Pour moi les territoires en transition sont une manière d'élargir le mode de vie réinventé par les écovillages à des territoires plus grands.
L'un des paradoxes, l'une des résistances au changement les plus difficiles à vaincre réside dans ce passage entre lutter "contre" et lutter "pour" (paradoxes auxquels échappe le scénario négawatt, sauf que lui est capitalo-compatible : la mégamachine dénoncée par Illich a de beaux jours devant elle)
Or lutter pour un autre mode de vie, plus proche du mode de vie des écovillageois, va à l'encontre du progrès, de l'émancipation sociale. Le petit bourgeois gentilhomme, titre du bouquin excellent d'Alain Accardo, décrit ce paradoxe : nous manifestons pour plus de justice sociale, mais toujours en plaidant pour une augmentation de notre niveau de vie - d'où ma boutade sur « notre niveau de vie n'est pas négociable ».

Un autre éclairage sur cette même thématique se trouve dans Maintenant il faut des armes !, textes choisis d'Auguste Blanqui. Ma lecture depuis hier soir. Voir notamment la Lettre à Maillard, pages 172 à 186.

Sans négliger une lutte nationale hautement symbolique bien sur, remarquons que ces luttes ne consistent pas à faire 1000 bornes en bagnole le week-end pour y participer. Un autre monde se construit ici et ailleurs... Agir local en quelque sorte!

Ha ça, oui ! Mais pas pour des énergies que techniquement nous ne maîtriserons pas : "c'est l'outil qui est convivial", disait Illich. Ou pas.

@+
Monsieur X

@ peluche,
Robinus

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* Autre controverse récente concernant Pierre Rabhi :

21 mars 2013

 

Bonjour,

quelques pistes pour un débat après le film, si film il y a et si débat il y a

Je dis les choses telles que je les pense, sans ménagement, des choses inhabituelles, vous voilà prévenu(e)s.

Ne vous fâchez pas, ou alors pas trop fort, s'il vous plaît.

Robin Branchu.

 

 

Je crois hélas que Pierre Rabhi fait courir l’idée selon laquelle seule l’agriculture est en danger et nécessite un changement profond et urgent, or cette agriculture telle qu’il la présente ne concerne que les actuels agriculteurs - futurs paysans.

 

Et nous citadins, spectateurs, auditeurs de ses conférences, en quoi cela nous concerne-t-il en dehors de la pression que nous pouvons exercer sur d’autres : les politiciens, les agriculteurs ? Nous sommes séparés de ces enjeux, nous n’avons pas, ou très peu prise sur eux. Nous sommes une fois de plus dans la société du spectacle et bercés par l’adage solide : « tout changer pour que rien ne change ».

 

Et pourtant nous pourrions avoir prise sur d’autres approches plus participatives, en lien direct avec les mêmes enjeux alimentaires : je pense aux jardins partagés et autres incroyables comestibles.

 

De plus, et j’ai commencé par ça, il n’y a pas que l’agriculture qu’il nous faut changer : car le déclin du pétrole va TOUT changer. Difficile à entendre et à concevoir. D’où sans doute les retours mitigés – mais parfois enthousiastes - suite à mes conférences.

 

Le paradoxe est qu’en étant informés par la parole de Pierre Rabhi nous avons l’impression d’aller dans le bon sens, du coup nous sommes rassurés, tranquilles, et passifs. Je veux dire que nos actions, en dehors de faire la promotion de la parole de Pierre Rabhi, la plupart du temps s’arrêtent là ! Et à ceux qui disent « oui mais c’est déjà bien de commencer par Pierre Rabhi », s’ils se posent la question de savoir par quoi il faut continuer, la réponse est trop souvent : par Pierre Rabhi ! Non : je pense sincèrement que Rob Hopkins et son Manuel de transition, entre autres courants post-pétroliers, sont bien plus pertinents et responsabilisants.

 

Les mêmes – désolé Madame Y ! - qui font suivre les messages promotionnels pour Pierre Rabhi ne s’investissent pas dans Evreux en transition – Eure département en transition. Une illustration de ce que je viens d’écrire ?

 

Pierre Rabhi croit-il lui-même qu’en dehors de l’alimentaire le monde post pétrolier va perdurer comme aujourd’hui, grâce entre autres aux énergies renouvelables ? Peut-être effectivement, hélas trois fois hélas, le croit-il ! En tout cas c’est ce qu’il semble véhiculer.

 

Il faut dire cependant que dans quelques cas, comme à Rouen, c’est le mouvement des colibris créé par Pierre Rabhi qui impulse Agglomération Rouen en Transition. Comme quoi…

 

 

- Prochaine conférence débat de gorgerougesur le thème : « Evreux en transition, Eure département en transition vers l’après pétrole : une aventure collective, inéluctable et passionnante », probablement le mardi 7 mai au bar Le Bohême à 19h30.

- D’ici là deux groupes actifs devraient voir le jour : l’un sur l’alimentation et les jardins partagés, l’autre sur les énergies renouvelables.

- 4 actions concrètes à mettre en place sur un territoire comme Evreux pour nous préparer collectivement à l’après pétrole sont : une ressourcerie, une fabrique d’outils manuels, une bourse d’échange de graines et une monnaie locale : l’Eureu.

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