Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 20:39
 
Dans les comités de quartier les OM (Ordures Ménagères) ou les conflits d'usage ne sont pas à dénigrer.
Je m'appuie par affirmer cela sur deux témoignages :
- un bouquin "Une saison en banlieue" où l'on voit que des sujets très terre-à-terre tels que les OM où des conflits de voisinage débouchent parfois sur la constitution d'associations 1901 ou de collectifs d'habitants qui prennent confiance et innovent bien au-delà que leurs simples premières raisons d'être ensemble ;
- et la confirmation verbale de ce constat de la part de l'équipe de la revue Territoires, présente en mars 2009 lors du premier printemps de la démocratie locale à Evreux : il faut du temps pour que les comités de quartier trouvent leurs marques et leur vitesse de croisière. Encore un coup de l'escargot !
En revanche le temps ne suffit pas : s'il n'y a pas un moteur sous le capot pour faire décoller l'engin vers des horizons autres que ceux instillés par TF1 et Radio-France, hé bien le risque est grand pour que ça capote !
Et là ce n'est pas le retour de l'être providentiel que je suis en train de vous refaire : Jacques Testart (La Décroissance et http://jacques.testart.free.fr/index.php?category/democratie ) montre en l'occurence toute l'importance de mettre en place des conférences et des conventions de citoyens.
Partager cet article
Repost0
25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 20:47
 

Décembre 2009.


De retour du conseil de classe de mon fils, 13 ans, je lui demande si l'élève de sa classe Folmarduche n'est pas le fils de l'agriculteur qui habite dans le village à côté.


Il me répond : « mais comment tu veux que je le sache ? » sur le ton à la fois de l'évidence et de l'agacement.


Étonné, je lui dis qu'il peut très bien savoir où il habite, non ?


Non !


Tu ne lui parles jamais à cet élève ?


Pour lui dire quoi ?


Ben je ne sais pas moi, tu ne lui dis pas bonjour par exemple ?


Et là, la réponse qui tue : « Mais si je lui dis bonjour il me répond ta gueule ! »



J'en parle à la réunion de parents d'élèves, ils restent incrédules.

J'en parle au Principal qui me répond « Ho vous savez, ça ne concerne que quelques élèves ! C'est une minorité ! » Ce qui s'appelle botter en touche.


Deux jours plus tard je vais chercher mon fils chez son copain. Je parle de cet incident. Je demande combien d'élèves sont dans ce cas dans leur classe, à qui il est impossible de dire bonjour sans se faire insulter.


10, me répond d'abord mon fils. Et son copain réfléchit et me dit : « en comptant les filles il y en a bien 15 ! »


Sur une classe de moins de 25 élèves, ça fait une sacrée minorité !


Quand est-ce qu'on s'attaque au problème ? Par exemple en s'appuyant sur l'ouvrage « L'école avec Françoise Dolto » ? En ouvrant des espaces de parole encadrés par des adultes au sein des établissements ?

Partager cet article
Repost0
4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 20:49
 

À table. Le grand-père qui fête ses 74 ans et le petit-fils de 12 ans empoignent le sel en même temps. Aucun ne lâche. Stupeur.


La grand-mère, les deux fils et la belle fille prennent parti pour le grand-père : le petit-fils lâche.


Commentaire d'un des fils : « si c'est le plus jeune qui prend le dessus, c'est la barbarie. »


Les anciens ont appris l'humilité, le respect, le sens du sacré.


Le plus jeune, s'il prend le dessus, ne verra comme résultat de sa victoire que la loi du plus fort : la barbarie.

Tandis que l'ancien, en se servant en premier, ne le prendra pas comme une victoire : il y verra une transmission séculaire du respect de l'autre, de la patience, de la tempérence.


En contrôlant sa pulsion de consommation, le petit-fils apprend à surmonter sa frustration. Y aurait-il un lien avec la décroissance ?



Le surlendemain, 10 mars 2009, je raconte cette histoire à Manu qui me parle d'une émission sur France Inter entendue le matin même et qui décrivait la délinquance chez les cheveux gris ou blancs, dont deux soeurs de 85 ans tenaient le pompom, assassinats à l'appui. Le vieillesse n'est donc plus une garantie de sagesse. L'individualisme et l'avarisme ont gangréné précocemment quelques candidats devenus âgés aujourd'hui.


Alors je me rabats sur une valeur sûre, racontée maintes fois depuis ma lecture ancienne de « L'école avec Françoise Dolto » : la pédagogie institutionnelle grâce à laquelle c'est le groupe, la classe en l'occurence, qui propose des solutions aux conflits rencontrés. Cela se fait en présence d'adultes, et non pas sous leur autorité.

Alors Manu me lance sur les contes et les griots africains. Je poursuis sur « Le gai savoir de l'acteur », magnifique ouvrage sur la comédia del'arte de Dario Fo, prix Nobel de littérature. Manu continue : dans son énorme bagage d'histoires, le griot, face à un conflit rencontré dans la communauté, puise celle qui lui semble le plus s'en rapprocher, l'aménage en conte inachevé, et laisse les participants inventer des suites. Cette suite sera le choix fait par la communauté pour la résolution du conflit. Ce que l'on appelle finalement aujourd'hui une décision concertée... Ça rappelle également le théâtre de l'opprimé d'Augusto Boal, inventé au Brésil, également appellé théâtre forum. Manu me parlait des contes qui constituent un module de sa formation en Accompagnateur Moyenne Montagne.

 

 


On évoque souvent la perte des valeurs : quand on comprend que ce n'est pas la perte des valeurs qui caractérise (entre autres) notre époque, mais la perte des conditions de leur élaboration, et que ces conditions sont finalement assez diverses et pas si compliquées que cela à remettre en place, l'espoir n'est pas loin. L'espoir et l'action.

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2003 1 29 /12 /décembre /2003 17:15

Nous sommes devant la triple nécessité :

- d’apprendre à nous écouter,

- sur des valeurs « qui visent essentiellement un renforcement du pouvoir des populations les plus fragiles » (Loïc Blondiaux – Le nouvel esprit de la démocratie – éd° La république des idées / Seuil – mars 2008),

- tout en apprenant la brièveté dans nos prises de parole.



Et évidemment pour moi il existe une 4ème nécessité : anticiper l'après pétrole.

La difficulté est d’autant plus grande que cette parole nous échappe fortement au regard d’autres cultures plus orales comme au Brésil (L’indien qui est en moi, d’Adalberto Barreto*) : en conséquence lorsque nous avons cette parole nous sommes tentés d’en abuser pour rattraper le temps de parole perdu.



Comment apprendre la concision ?

- en l’affichant clairement comme objectif et nécessité ;

- en légitimant nos interventions pour arrêter verbalement qui abusera de son temps de parole ;

- en s’exerçant à planifier nos interventions orales avant de prendre la parole ;

- en modulant nos exigences selon le degré d’adaptation de chacun ;

- un mettant en place de nombreux moments d’échanges verbaux en petits groupes (de 2 à 4 personnes) afin que tous puissent s’exprimer effectivement sur un sujet donné puis retour en grand groupe où les répétitions de ce qui a été dit en petit groupe seront épurées ;

- en acquérant une rigueur de raisonnement consistant à maîtriser la savonnette verbale : « stop ! ce n’est pas ma question, ce n’est pas le sujet, arrête de zapper » etc.

- en acceptant de risquer de blesser l’autre en lui coupant la parole non pas pour l’empêcher de parler : « ce point là c’est tel jour telle heure tel endroit pour en parler » mais pour maîtriser la savonnette verbale ;

- en lisant des bouquins tels que "120 mots clés pour s’émanciper" ;

- en pratiquant la multiplicité des compétences, en s’autorisant à jouer un rôle de régulateur de parole même si l’on n’en a pas la légitimité de statut ;

- en osant accéder ou faire accéder, lorsque c'est nécessaire, à des thérapies complémentaires telles que celle décrite sur www.biopsygen.com ou dans le livre "La logique du symptôme" etc.



Comment créer une démocratie participative ?

- en apprenant la concision ;

- en travaillant sur, ou plutôt contre son égo ;

- en s'abonnant à "Territoires" etc.



Sur quoi peut déboucher la DP ?

- sur une relocalisation du travail et des loisirs – voir sur ce blog :
 Relocalisation des loisirs. 15 juin 2008
;

- sur une réinvention d’une convivialité et d’une qualité de vie collective - « Ladies and gentlemans, derrière le mur de vos cité, le carnaval est permanent » Casthelemis

- sur des pratiques de loisirs collectifs : danse, musique, théâtre, mime, relaxation, massage (voir le livre « L’indien qui est en moi »), c’est sans fin.


---------------------------------

* voir le lien : Démocratie participative et écologie dans le quart inférieur du document : Bibliographie pour tenter d’acquérir un tempérament d’animateur d’un processus participatif,

à laquelle il faut ajouter d’autres références comme par exemple :

- le Chiapas et les écrits du Sous-Commandant Marcos (« sous »-commandant parce qu’au-dessus de lui, il y a le peuple) ;

- La forêt d’émeraude, film de John Boorman dans lequel un chef de tribu explique : « si je dis
à mes hommes de faire quelque chose qu’ils ne veulent pas faire, je ne suis plus leur chef » ;

- s’il fallait ajouter un argument de plus à la nécessité de lire « L’école avec Françoise Dolto », Loïc Blondiaux dénonce « l’absence d’apprentissage scolaire de la discussion » , ibid., pages 43 – 44 ;

- Sur la prise de décision en groupe et les décisions au consensus, voir le lien :
http://www.passerelleco.info/rubrique.php?id_rubrique=31 .


----------------------------

Des nouvelles de Longo maï :

difficile de trouver quelque chose sur eux tellement ils sont vicitmes de chasse aux sorcières
de la part des pouvoirs publics (vous tapez leur nom sur un moteur de recherche et vous tombez sur des sites anti-secte, pour vous dire...)

Un bouquin vient de paraître où une brève description leur est consacrée, plus d'autres expériences à découvrir : "Produire de la richesse autrement", 6€, aux éditions CETIM, www.cetim.ch . En sous-titre : "Usines récupérées, coopératives, micro-finance... les révolutions silencieuses"

J'ai trouvé cet ouvrage grâce à leur revue, 3 n°/an, 15€ l'abonnement, à envoyer à :
Longo maï, Case postale
CH-4004 Bâle
mail : eurocoop@swissonline.ch
tél. : 41 (0)61 262 01 11




Partager cet article
Repost0
28 décembre 2003 7 28 /12 /décembre /2003 10:52
 

Les enfants j’ai quelque chose de très important à vous dire. La chose la plus importante de toutes je crois.




                                                   http://www.construire-sain.com/

Vous savez, avant d’être la maîtresse que je suis aujourd’hui, j’ai appris mon métier pendant longtemps. Je veux dire qu’au début c’était beaucoup plus difficile pour moi.

 

 

 

 

 

Quand la prochaine maîtresse arrivera, elle commencera. Ce sera difficile pour elle, comme ça l’a été pour moi au début. Je veux vous dire que vous devrez l’aider à apprendre son métier de maîtresse, l’aider parce que vous serez ses premiers élèves, et parce que vous savez comment ça s’est passé avec moi.

 

Alors si vous voulez me faire un vrai cadeau d’adieu, c’est en retenant ce que je vous dis là.

Si votre nouvelle maîtresse fait quelque chose de travers, vous devrez lui dire des choses comme : « ce n’est pas grave maîtresse ! Et si tu faisais comme ça ? Ou comme ça ? » Et si vous n’avez pas d’idée vous pouvez toujours lui dire : « là ça n’a pas marché mais je suis sûr que tu va trouver une meilleure solution ! »

 

 

 

 

 

Et plus important encore : si l’un ou l’une d’entre vous devient insupportable avec elle, ou même avec vous, vous devrez aider la maîtresse à s’arranger avec cet élève qui met le bazar.

 

Vous n’aurez même pas besoin de dire que c’est moi qui vous a dit de faire comme ça : « écoute Tartempion ça va bien maintenant, arrête tes bêtises et laisse machin ou machine tranquille, d’accord ? »

 

Et les autres vous devrez vous aussi vous faire entendre pour calmer Tartempion et pour aider la maîtresse à tenir la classe.

 

Le plus beau cadeau que vous pouvez faire à une maîtresse c’est de l’aider à faire bien son travail, surtout si elle n’y arrive pas. Et même si elle ne vous remercie pas : elle vous remerciera plus tard, bien plus tard.

Partager cet article
Repost0
18 avril 1995 2 18 /04 /avril /1995 20:41

24 avril 2010 : cet article sur l'Économie Sociale et Solidaire peut apparaître soit technique, soit caricatural (soit les deux) mais il faut ici le remettre dans son contexte pour en relever toute son importance.

Le champ de l'Économie Sociale et Solidaire me semble incontournable pour mettre en oeuvre tout ce qui est pointé du doigt sur ce blog : nous n'y parviendrons pas en se contentant d'attendre que les changements viennent de la seule initiative individuelle.

-----------------------------------------------------


L'ESS - Économie Sociale et Solidaire - concerne le champ de l’économie relevant de l’autogestion, sur le principe de décisions collectives « une personne, une voix ». Ses principales formes juridiques sont les SCOP  ( http://www.scop.coop ) pour les activités de production ou les SCIC ( http://www.scic.coop ) pour les services.

Les différences entre les entreprises classiques, dirigées par un chef d'entreprise, et les entreprises relevant de l'ESS sont multiples et, souvent, inattendues.

La première est le passage d'une logique de recherche d'emploi à une logique de création d'activité économique.

 

3295599274_28b0c9bc71.jpg                                                                    oseille

 

L'emploi dépend des employeurs, qui sont souvent dans une logique :
- de rentabilité maximale,
- de versement des bénéfices de l'entreprise au profit des actionnaires au détriment des salariés,
- de délocalisation,
- d'automatisation des processus de fabrication au détriment du savoir-faire artisanal qui tend à disparaître,
- de sacrifice de quelques-uns en cas de difficulté,
- de décisions pyramidales...
 
Toutes considérations qui ne sont pas celles du champ de l'ESS :
- rentabilité équilibrée et viable,
- actionnaires-salariés, (les revenus peuvent être versés sous forme d’avance sur les intérêts du capital comme cela se fait à Mondragon)
- relocalisation des activités économiques,
- préférence pour des processus de fabrication artisanale qui en font la fierté de l’artisan et qui donnent du sens à sa vie professionnelle,
- partage équitable des risques,
- décisions concertées...


La place de l’ESS dans les problématiques de lutte contre le décrochage scolaire ou contre l’illettrisme peut surprendre mais l’hypothèse présentée ici vaut sans doute la peine d’être étudiée.

Tentons de nous mettre à la place du jeune en échec scolaire : déjà  en situation d’échec par rapport aux enseignants et à cette relation prof-élèves qu’il peut légitimement vivre comme une situation « dominant-dominé », le jeune en tant que futur employé sur le marché du travail peut se sentir tel un produit qui sera mis, en cas de réussite, à disposition de son futur employeur. Employeur qu’il ne connaît pas mais qui sera son nouveau « dominant ».

Il est incité à entrer dans un système où il sera une fois de plus dominé, et où les possibilités de devenir dominant un jour sont très faibles, d’autant plus qu’il est en échec scolaire.

Comment se comportera-t-il si on lui propose un autre scénario, où le pouvoir est partagé, celui de l’autogestion et de l’ESS ?

Mais les résistances ne viennent pas forcément de celui qu'on croit : le jeune en échec. Ma récente expérience en la matière m'a montré que les résistances viennent des représentants institutionnels. Ils ne connaissent pas forcément l’ESS, d’autant plus qu’en France elle est très peu présente au nord de la Loire. La curiosité pourrait être de mise : elle n’est hélas pas forcément au rendez-vous. D’ailleurs, comme cela a été écrit dans un compte-rendu de séance sur la lutte contre le décrochage scolaire, même si « l’économie solidaire peut être un bon complément pour l’intégration des jeunes en rupture sociale (…), les SCOP ne sont pas connues ni toujours lisibles et elles ont aussi besoin de rentabilité. »

« Intégration » : à quel système économique ? L’économie libérale ou l’ESS ?

« Rentabilité » : financière ? Mais de quel point de vue ? Celui de l’économie libérale ou celui de l’ESS ? Et si les SCOP représentaient une occasion de donner plus de sens à notre existence ? Sens humain, sens écologique, sens économique, même si la rentabilité des SCOP n’est, peut-être, pas compatible avec un niveau de vie à l’occidentale.


Revenons à ce qui se passe dans la tête du jeune en échec. Cette notion selon laquelle je peux être maître de ma vie et de mon travail, ainsi que de mes relations d’égal à égal avec mes collègues, je pense ici d’abord à mon (futur) travail d’artisan (Face au monstre mécanique -
Une histoire des résistances à la technique, François Jarrige, 2009, éditions Imho), est-elle si étrangère que cela à l’enseignement de base auquel j’accepte ou non d’accéder ? Et si, à l’inverse de cette sensation de pion aux mains des employeurs, cette autre sensation de maîtrise de mon existence était la base, justement, de l’enseignement de base auquel je peux adhérer, celui à partir de quoi les projets les plus passionnants peuvent naître ?

Au-delà de ces réflexions, on peut se demander aussi dans quelle mesure l’ESS fait peur aux institutionnels.

Cette peur peut être justifiée dans la mesure où l’ESS semble s’opposer au patronat, et que le patronat assure des financements et des reconnaissances tous azimuts, Conseil Régional et Missions Locales y compris, en termes de débouchés, en termes de réseaux d’embauche.

 

2957428101_a9047b5dac.jpg                                                                       cynorhodon

 

Reste à savoir si cette opposition est si réelle que cela : à imaginer un développement massif de l’ESS, les patrons ne se retrouveraient pas à la rue mais seraient intégrés dans cette nouvelle économie.

Et reste à savoir, du coup, si cette peur évoquée plus haut, qu’elle soit latente, intériorisée, ou au contraire manifeste, entretenue par des pressions venant du patronat, est légitime. Au vu de ce qui vient d’être dit, dans la mesure où l’ESS laisse une place pour tous et ne se situe pas dans une logique revancharde, on peut émettre l’hypothèse que les réticences à l’égard de l’ESS n’ont pas lieu d’être, ouvrant ainsi la place pour une attitude de curiosité.


25 mars 2010.

Partager cet article
Repost0
31 décembre 1984 1 31 /12 /décembre /1984 21:44

 

Qu'y faire ?



Un camping auto-géré. Un an pour le préparer.

Plus un accompagnement vidéo.

Une anticipation de la vie au village à échéance 5 ans, 10 ans, 20 ans, avec des prix des énergies fossiles qui flambent et qui deviennent inaccessibles.

Enfin, un défi à relever qui est le suivant : utiliser notre temps libre (vacances, fins de semaines, retraités, chômeurs, temps partiels, femmes et hommes au foyer et j'en passe) à produire en toute convivialité et en toute camaraderie. Produire quoi ? Tout. De l'alimentaire au potager, des vêtements, des habitats en auto-construction, des lave-linge à pédales, tous produits de première nécessité pouvant être fabriqués sans énergie fossile.

--------------------------------------------



Le côté festif, convivial, est primordial, la place accordée au plaisir est centrale, prioritaire sur toute autre considération. Pourquoi est-ce important de le dire ? Parce que notre éducation fait toujours passer le plaisir après, après l'effort, comme une récompense. Et du coup le temps toujours long de l'effort laborieux, toujours trop long du travail sérieux, chacun risque de prendre la poudre d'escampette. Le plaisir doit être là avant, pendant, tout le temps. C'est la raison d'être de vivre. C'est la vie. Ou ça devrait être la vie. Et en tout cas ça peut l'être. Ou le redevenir. Car ça l'a été mais nous l'avons oublié, notre culture nous l'a fait oublier. C'est cela le trait majeur de notre culture, notre fameuse culture judéo-chrétienne.

Il est un autre trait qui caractérise le plaisir, qui l'accompagne faute de quoi il n'est qu'un leurre : c'est le fait que ce plaisir ne doit échapper à personne. Un collectifs d'individus n'est un collectif que du moment où il n'écarte personne, où il intègre tout le monde.

Porter attention, d'abord, aux plus démunis.

Troisième pierre : la manière de porter cette attention. Savoir écouter, totalement, savoir faire en sorte que le groupe écoute, sans se perdre dans l'écoute mais en écoutant vraiment.

Et quatrième pierre : aider sans assister. Responsabiliser sans entrer dans une logique de guichet, de consommation. Faire ensemble plutôt que d'offrir des services. Faire ensemble après avoir décidé ensemble. Commencer par partager le pouvoir, en partageant la parole.

--------------------------------------



Un collectif d'habitants peut nous permettre de faire plein de choses impossibles à faire seul. Collectivement on peut tout faire. Partager des repas de rue, mettre en place des marchés sur le quartier en plus du seul centre ville, s'organiser des vacances à proximité en trouvant un terrain pour cela, créer des jardins familiaux et/ou un potager partagé, produire localement ce dont nous avons besoin, résoudre par nous-mêmes nos problèmes de voisinage, nos difficultés quotidiennes, s'entraider.

L'invention collective est une aventure merveilleuse qui peut être réalisée au sein du collectif. C'est peut-être l'un de ses buts prioritaires : nous donner la notion d'une responsabilité et d'une invention collectives, nous donner la possibilité d'un pouvoir d'action et de création illimités.



Nous avons des projets à proposer, mais nous voulons aussi écouter et prendre en compte ce que vous attendez de ce collectif.



Plaisir, liberté de faire, entraide, prise de responsabilité collective sont quelques-unes des possibilités qui s'offrent à nous. Nous ne sommes pas pressés : nous avons toute la vie devant nous pour apprendre à nous connaître, savoir ce que nous voulons faire, comment améliorer le bien vivre dans le quartier, comment mieux consommer mais aussi comment produire ensemble. Nous avons du temps libre.



Nous pouvons tout produire, tout construire, tout reconstruire. Il suffit de décider ensemble par quoi on commence.



Par la fête et par le plaisir d'être ensemble, par la convivialité assurément, mais sans doute aussi par le plaisir de produire ensemble, de puiser nos ressources dans et de notre sol, de retrouver non seulement la fierté de produire nos propres biens de consommation avec nos mains, mais surtout de retrouver le plaisir de les produire et de les fabriquer ensemble, avec nos voisins, nos amis, par binômes d'entraide : un artisan compétent avec un débutant, des amoureux réguliers ou de passage qui travaillent ensemble, deux personnes qui veulent faire connaissance, des formations à trois lorsque c'est opportun.



Et se retrouver dans la fête autant lorsque nous sommes au boulot, au potager, à l'atelier, que lors du p'tit bal du samedi soir.



-------------------------------------------------



Le moitié de la population mondiale vit avec moins de 2€ par jour.

38 millions de personnes meurent de faim chaque année. Et ce chiffre augmente.

1milliard vit en-dessous du seuil de pauvreté : moins de 1 dollar par jour, chiffre jamais atteint jusque là.

Sur ce milliard de personnes, un turn-over important existe : 38 millions d'entre eux meurent chaque année, remplacés par plus de 38 millions de nouveaux arrivants, naissances y compris.

 

ll existe un lien direct entre ces constats de la misère et notre mode de vie en prise directe avec la mondialisation. Jean Ziegler l'a expliqué et je l'ai raconté après lui sur ce blog à plusieurs reprises. (Faire une recherche en tapant Zeigler dans la fenêtre en haut à droite de votre écran)

 

Mais le lien entre notre alimentation fossilisée et cette pauvreté n'est pas évidente à percevoir : elle n'est pas expliquée quotidiennement ni à la radio (sauf exception) ni dans l'abrutissoir !

 

Pourquoi consacrer son temps libre à cultiver des espaces libres ?

Pour la convivialité, la qualité de vie. La nôtre et celle des peuples qui pratiquent la monoculture sous la contrainte, alors qu'ils vivaient de polyculture depuis des millénaires.



Pourquoi est-ce difficile de mobiliser les gens sur un collectif d'habitants ? Pas de motivation pour quoi que ce soit autre qu'une convivialité de façade et dépolitisée, pas de perception d'une urgence quelconque, leur vie leur suffit.



Je cultive mon potager chez moi, mais tout seul, et c'est déjà le bonheur. J'ai un verger, en ce moment je ramasse des noix. Mais à plusieurs ce serait encore mieux. Produire dans la convivialité, pour soi. Un soi collectif.



C'est peut-être ça l'accroche à utiliser.



Et en cas de coup dur, crise, pénurie alimentaire, chômage, nous produirons nous-mêmes nos propres denrées alimentaires. Et peut-être davantage à l'avenir : autre chose que les seules denrées alimentaires.



Ou bien faut-il mettre les pieds dans le plat en parlant du pétrole, des 95% de conflits armés dans le monde liés à l'or noir, de l'uranium, du Niger ? Du néo-esclavagisme ? L'industrie du textile notamment.



Ou encore des dates d'épuisement des ressources fossiles ?



Ou bien des trois à la fois ? Convivialité, écologie politique, inéluctabilité. Ce que je vous propose, ce que nous vous proposons n'est qu'une anticipation sur ce qui est inéluctable. D'où l'intérêt du recours à la vidéo.

Peut-être.



Le problème est bien la perception de notre monde que se font les participants aux réunions. S'ils s'en satisfont, rien ne pourra être fait dans le sens qui est le mien puisque moi, avec la perception que j'en ai, je ne m'en satisfais pas et c'est bien pour ça et uniquement pour ça que je veux changer localement ce monde.



Et changer cette perception signifie qu'ils veuillent s'en donner le temps ! Car une telle transformation prend du temps.



Alors ? Comment avancer ? Comment créer ce déclic ? Proposer une sorte d'université populaire ? Mettre (encore une fois) les pieds dans le plat en déclarant que notre monde va mal ? Joël ne me suivra pas, lui pour qui on va vers le progrès !

 

http://www.vrede.be/images/stories/flyer-herdenking-hiro-2010%281%29.jpg

 

Quels arguments trouver ? Les mêmes que face aux éducateurs à l'environnement peut-être :



  • une critique des effets, ou plutôt de l'absence d'effets de l'éducation à l'environnement : que feront nos chérubins éduqués à l'environnement quand ils seront adultes ? Ils mettront en place des actions d'éducation à l'environnement pour les générations suivantes ! Sauf que d'ici là les deux principales ressources en énergies fossiles seront épuisées et que les adultes n'auront rien fait pour anticiper cet épuisement, à part s'en remettre aux générations futures et aux énergies de remplacement qui ne sont que des chimères, quand elles ne sont pas des nécro-carburants,

     

  • une remise en cause de la courbe de Gauss, courbe en cloche des énergies fossiles dans l'histoire de l'humanité (une courbe qui a mis 200 ans à grimper jusqu'à son sommet, mais qui mettra 20 ans à redescendre pour les deux principales ressources : l'uranium et le pétrole ; ce n'est donc pas une courbe de Gauss qui par définition doit être symétrique),

     

  • une répétition de la date d'épuisement des ressources fossiles (2050 pour le pétrole, 2040 pour l'uranium, elles ont bon dos les énergies renouvelables dont le rachat à prix fort par EDF justifie une prochaine augmentation de 3% des coûts de l'électricité !),

     

  • et surtout les enjeux alimentaires, voir par exemple le Titanic apicole. Le voir où ? Voir aussi les enjeux liés à l'eau, aux liens entre alimentation et santé, à l'harmonie d'une vie au contact de la nature et de la terre, etc. Créer une convivialité productive.





Comment voyez-vous le présent ?



Comment voyez-vous l'avenir ? Voir par exemple le rapport du 20 octobre 2010 de Pavan Sukhdev



Une fois que nous sommes d'accord sur ces deux points, le sens donné au collectif peut être partagé. Pas avant.



----------------------------------------------------



27 octobre je recois ceci :



http://www.mesopinions.com/Association-Ecolomia--Pour-la-creation-de-fermes-bio-pedagogiques-en-France-petition-petitions-4f81fd3652f7a7ce89ff703d84b827e9.html

-----------------------------------------------------

Mise en place d'un marché de Noël.

La question, les questions que je me pose, sont : un marché de Noël, dans quel but, avec quel esprit, avec quelles suites et quelles perspectives, et comment le rendre convivial ?



Finalement nous n'avons jamais parlé de ça : un marché de Noël semblait aller de soi, c'est d'emblée considéré comme une action « normale » pour un collectif d'habitants, mais si ce marché est seulement un alignement de quelques stands de commerçants plus ou moins locaux qui vont essayer de vendre leurs produits à la population du quartier, non seulement je n'en vois pas l'intérêt, mais en plus nous risquons l'échec.



Pour moi la fête, la musique, le bal musette doivent être la raison d'être de cette manifestation, le côté marchand devant être uniquement au service de cette fête.



Exemple : si nous vendons du cidre, ce sera en priorité celui du coin, ainsi que nous en avions déjà convenu. Mais son stand devra être intégré au stand restauration, et non pas séparé.



Second exemple : les mets proposés gagneront à être issus de productions locales et le moins traitées possible, mais surtout les habitants du quartier devront être sollicités pour mettre la main à la pâte.



Troisième exemple : les habitants devront pouvoir s'impliquer au maximum dans l'organisation de la soirée, notamment pour qu'ils puissent proposer leurs propres musiques selon un processus de programmation concertée qu'il nous faut discuter, ils devront pouvoir présenter leurs musiques au micro s'ils le souhaitent, et il bien sûr il faudra faire une place aux habitants d'origine étrangère et à leurs musiques et danses s'ils le souhaitent.



Dans ces conditions nous pourrons faire en sorte que les habitants commencent à se ré-approprier leur vie sur le quartier. S'ils viennent consommer, acheter, dépenser leur argent et seulement ça, et c'est ce qu'on entend en premier dans le mot « marché », nous courons probablement à l'échec.



« Fête de Noël » me semble donc davantage approprié que « marché de Noël ». Une action telle que je viens de la décrire peut lancer une vraie dynamique au sein de notre collectif. Se ré-approprier sa vie, collectivement, et libérer nos imaginaires pourront devenir possibles.



Je ne suis pas d'accord avec Jérôme quand il a dit : « nous ne sommes pas là pour changer le monde, ne croyez surtout pas ça ! » Et pourquoi pas ? De quoi as-tu peur Jérôme ? D'être « débordé par ta base » comme dit l'expression syndicale ? Mais tant mieux ! Objectif atteint !



Il te plaît à ce point le monde dans lequel nous vivons ? Ta petite vie à toi, oui, elle est sûrement plaisante, comme la mienne, mais est-ce que tu t'en contentes pour ce qui concerne les autres ?



Hier mes deux voisins m'ont dit qu'ils ne reviendraient pas, ils n'ont « pas le temps », alors qu'un était retraité et l'autre peut-être sans travail, en tout cas ils ont au moins leurs samedis et dimanches. Si ce genre d'habitants du quartier arrivaient un jour à sortir de leur léthargie pour s'engager dans des productions maraîchères pour notre propre consommation, sans but de vendre, comme à Montreuil à l'est de Paris : Le sens de l'humus - http://senshumus.wordpress.com , ou à Bussy-St-Georges en Seine-et-Marne : http://www.mesopinions.com/Association-Ecolomia--Pour-la-creation-de-fermes-bio-pedagogiques-en-France-petition-petitions-4f81fd3652f7a7ce89ff703d84b827e9.html, puis plus tard dans d'autres productions, locales, artisanales, sans pétrole, sans uranium, est-ce que ça te déplairait Jérôme ? Non. Je suis sûr que non. Simplement ça doit te paraître utopique. D'accord. En revanche je vais te dire : pour le coup ça changerait le monde. Vraiment. Localement.



C'est ce projet, pas moins utopique que celui-là, qui me motive dans ce collectif. Sinon, si c'est pour mettre en place un marché de Noël purement commercial, comme celui qui existe déjà en centre ville, je n'en vois pas l'intérêt. Et si ce n'est pas pour changer le monde, alors c'est pour quoi faire ?



Savez-vous que les réserves mondiales d'uranium seront épuisées dans 30 ans, en 2040 ? Et que celles de pétrole le seront dans 40 ans, en 2050 ? Ces chiffres viennent de Sciences & Vie, revue scientifique peu suspecte de parti pris. Et les conditions actuelles d'extraction de ces ressources sont le plus souvent épouvantables, elles relèvent d'un néo-esclavagisme trop rarement dénoncé mais je suis certain que vous ne l'ignorez pas.



Dès lors oui, je veux changer ce monde, cette idée ne me fait pas peur, c'est plutôt le monde actuel qui me fait horreur, le travail à la chaîne, la pollution, l'augmentation de la pauvreté et de la faim dans le monde, les conflits armés, l'appauvrissement des sols, la perte de sens de la vie et la difficulté à en sortir, et mon expérience m'a fait comprendre que les instances les plus à même de poursuivre efficacement cet objectif de sortie du tunnel, de le concrétiser, de l'atteindre, ce sont justement les collectifs d'habitants. Pourquoi ? Parce qu'ils se situent précisément à mi-chemin entre deux niveaux d'action inefficaces : l'échelle individuelle, qui ne réussit que trop rarement à nous affranchir des énergies fossiles et du mode de production industriel, et d'autre part l'échelle nationale ou internationale, qui ne débouchent que sur de grandioses déclarations d 'intentions vides de réalisations pertinentes.





Les collectifs d'habitants peuvent tout faire, sans rien attendre de quiconque, à condition d'avoir conscience des problèmes qui se posent ! Peut-être à commencer par celui-là : le grand chef indien Sitting Bull, disait ceci : « quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas » - source : http://aphorismesspirituels.hautetfort.com/archive/2007/09/06/sagesse-amerindienne-l-argent-ne-se-mange-pas.html



Ce jour est loin pensez-vous ? Ne croyez surtout pas ça ! Le 29 octobre dernier j'ai rencontré un homme né en 1934. Il était d'origine parisienne. Châtou plus exactement. Son père avait fait 14-18. Voyant arriver la seconde guerre mondiale, il avait acheté une maison en Eure-et-Loire en 1939. C'est ce qui leur a permis de manger pendant la guerre, et du coup de connaître la campagne. Aujourd'hui il y est revenu, il habite à Capelles-les-Grands près de Bernay, il a un potager. Tout le monde sait que pendant la guerre les enfants étaient envoyés à la campagne dès que possible. Pour manger.



Des émeutes de la faim ont éclaté dans plusieurs endroits du monde ces dernières années. L'agriculture conventionnelle est dépendante du pétrole, tout comme les transports alimentaires. Elle consomme 8,5 calories fossiles pour produire une calorie alimentaire en moyenne aujourd'hui. Dans la ou les deux prochaines décennies, la relocalisation dé-fossilisée sera au rendez-vous. Quelques initiatives, encore trop rares, émergent ici ou là. Tout n'est pas à inventer. Je vous propose de prendre le train en marche. Je vous propose d'anticiper ce qui est inéluctable, imminent, en le rendant convivial, joyeux. Moins nous attendons, plus cette transition se fera dans le bonheur, dans l'harmonie. À quoi peut bien servir un collectif d'habitants, s'il passe à côté de ça ?


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Gorge Rouge
  • : Essentiellement préparer l'après pétrole localement, fruit d'une quête tous azimuts pour comprendre ce monde de fous.
  • Contact

Profil

  • gorgerouge
  • Voir http://gorgerouge.over-blog.com/article-a-la-recherche-de-l-evidence-14-janvier-2011-65012602.html