https://www.
LA DECROISSANCE SERA-T-ELLE AUTORITAIRE OU LIBERALE ?
Ni l’une ni l’autre ! La véritable décroissance, pas celle des gentils groupuscules plus ou moins bobos, sera un état de fait qui s’imposera à tous. Cet état décroissant s’installera progressivement par la force des choses, et plus particulièrement par l’application des lois de la géologie, dès que la production de pétrole conventionnel commencera à décliner, c’est à dire dans quelques années. Dès lors, le référentiel de base du système politique en vigueur depuis 150 ans, le sacro-sainte concept de « croissance », sera atomisé et ses particules dispersées aux quatre vents de l’histoire. Car, pour la première fois, cet écroulement de la valeur phare des Etats modernes sera perceptible à l’œil nu par l’homme de la rue et ressentie dans la vie quotidienne de chacun de nous. Rien à voir avec cette crise légère et durable depuis vingt ans qui fait la « une » permanente des médias spectaculaires, mais sans cesse contredite par l’activité florissante des transports aériens, ferroviaires, transports routiers, stations balnéaires, restaurants, boutiques, etc…. Loin d’être en réelle difficulté, notre civilisation industrielle tourne à plein régime, les éléments d’insatisfactions étant plus issus des différences de niveaux de vie entre les individus que de la perception d’un crash civilisationnel en gestation.
La véritable question n’est donc pas d’installer aujourd’hui une décroissance sous une forme politique X ou Y, mais de commencer à préparer un système politique pour demain, apte à prendre la relève de la gestion collective, après la secousse révolutionnaire créée par l’effondrement visible de la croissance. Une chose est certaine : l’Etat moderne aura radicalement entériné son discrédit et il conviendra de redéfinir complètement son rôle dans la société décroissante.
C’est l’objet des travaux du groupe de réflexion dont la première réunion se tiendra à Paris le 19 janvier 2014.