Le réchauffement climatique est une question de vie ou de mort collective imminente pour les uns (quelques décennies), un leurre pour les autres. Voir le point de vue innattendu de Dominique Guillet .
Qui croire ?
La part de l’activité humaine dans le réchauffement est reconnue par l’immense majorité des scientifiques. Quelques irréductibles réfractaires à ce constat, même s’ils ont parfois la part belle dans les médias (Claude Allègre ou Jacques Attali par exemple), restent ultra minoritaires. (28 septembre 2009 : voir le commentaire n° 6) Leurs arguments tiennent-ils devant la rapidité de la catastrophe en cours et surtout devant sa corrélation avec les courbes exponentielles de l’activité industrielle et de la démographie mondiale depuis 1850 ?
Photo prise à la Ferme biologique du Bec Hellouin http://www.fermedubec.com/
Quelle rapidité lorsqu’on voit un tel froid en cette fin d’automne 2008 vous dites-vous peut-être. Hélas ! Lorsque notre ressenti au quotidien nous fera percevoir le réchauffement, il sera bien trop tard pour stopper le processus.
La rapidité la voici : dès 2003 Hubert Reeves reprenait cet avertissement des 2500 chercheurs de la communauté internationale regroupés au sein du GIEC, avertissement selon lequel une augmentation d’encore 1,5 ° C constituait « un seuil à ne pas dépasser ». Il avertissait également des quantités immenses de méthane enfouies dans les sols gelés des pôles mais prêtes à être libérées sous l’effet du réchauffement. Ce gaz a un pouvoir d’effet de serre 20 fois supérieur à celui du CO².
Depuis 5 ans les estimations sont de plus en plus unanimes à s’accorder sur une fourchette de réchauffement qui envisage une possibilité haute de 4 degrés !
Et le 15 novembre 2008 dans le bimensuel Le Sarkophage (page 9), les résultats de deux équipes de chercheurs, suédoise et russe, nous annoncent que le temps de la libération mortelle de ce méthane est arrivé : « les fonds marins de l’Arctique commencent à libérer dans l’atmosphère des millions de tonnes de méthane », et que les concentrations de ce gaz sont bien plus grandes qu’on le croyait, « allant parfois jusqu’à 100 fois les niveaux habituels – sur des milliers de kilomètres carrés. Les chercheurs ont aussi observé des zones où la mer bouillonnait sous l’effet des bulles de gaz. Ils estiment que la couche de pergélisol sous-marin qui agissait jusqu’alors comme un couvercle, empêchant le gaz d’être libéré, a fondu par endroit et permet au méthane de s’échapper par ces cheminées.»
Leur conclusion ne se situe plus dans ces zones de 1,5 à ne pas dépasser ou même 4 degrés : « on peut craindre un véritable emballement climatique susceptible de provoquer une augmentation de la température terrestre de plusieurs dizaines de degrés ».
Comment expliquer que certains scientifiques restent positionnés sur un négationnisme de la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique si leurs arguments sont infondés ? En fait, scientifique ou non, lorsqu’on a des convictions bien arrêtées, on trouve toujours des arguments, dits scientifiques si nécessaire, pour les justifier, et la conviction bien arrêtée de nos deux compères est leur foi dans le productivisme actuel. Reconnaître que ce modèle est la cause du réchauffement climatique est impensable pour eux.
Vous me direz que ça vaut pour moi aussi, évidemment. Sauf que le principe de précaution ne s'applique pas pour le moment et que si la catastrophe s'avère présente, rien ou presque n'est fait pour l'empêcher.
Reste à interroger la désinformation quant à l’ampleur de ce réchauffement, et ses conséquences cachées, actuelles et à venir. Car l’information que je viens de trouver dans Le Sarkophage n’est jamais discutée : elle est toujours censurée dans les médias dominants.
Donc, pourquoi observe-t-on une telle insouciance généralisée face à ce cataclysme qui arrive à grands pas ? Et là, une réponse s’impose : l’énorme matraquage médiatique, économique, technologique qui s’applique à l’omniprésent développement durable ne saurait cacher son inefficacité. La preuve ? « Plusieurs dizaines de degrés. » Pire : le développement durable donne l’illusion de faire de gros efforts pour enrayer le basculement climatique. Et cette illusion fonctionne à merveille dans les esprits : vous avez beau annoncer autour de vous les pronostics les plus inquiétants, même argumentés avec rapports d’équipes scientifiques, le principe de précaution passe toujours à la trappe et invariablement vous avez en guise de réponse la sentence définitive : « on fait déjà beaucoup ! » Autrement dit on aurait tout essayé. Et la catastrophe à venir ne change rien à cette certitude. Quelle catastrophe, d’ailleurs ? Celle qui concerne les générations futures ?
Pourtant les générations actuelles ont déjà commencé, et depuis longtemps, à être touchées. Même en France.
Vous ne voyez pas ?
La canicule de 2003. 15000 morts.
Et avant encore. La tempête de 1999. Moins de morts, mais combien de dégâts ?
à droite : une forêt de pins ravagée
par la tempête de décembre 1999
Des bateaux renversés
par la tempête de décembre 1999
source icônographique :
http://la.climatologie.free.fr/tempete/tempete1.htm#vent5
Et les innombrables catastrophes locales dont la fréquence et l’intensité ne cessent de croître. La tempête Klaus de janvier 2009 dans le sud-ouest de la France par exemple, ou encore les incendies australiens à la même époque. Et ne venez pas dire que ces phénomènes sont simplement mieux médiatisés qu’autrefois !
Pour d'autres éléments de mesure, voir Mesure du réchauffement, 22 mars 2008 et Mesure du réchauffement, 6 mai 2008 .
Voilà où nous en sommes : pour le moment nous n’avons rien fait ou si peu pour stopper le réchauffement climatique. De la poudre aux yeux seulement. Verte, la poudre. Alors que faire ? C’est l’objet principal de ce blog.
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Le 17 mars 2009, la lettre électronique Terre sacrée publiait ce courriel que je venais de leur envoyer - toute ma gratitude à Michel, l'administrateur de la lettre. Je la reprends ici telle quelle puisqu'elle décrivait précisément et en peu de mots l'objet principal de ce blog.