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4 janvier 1985 5 04 /01 /janvier /1985 20:56

 

 

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Réponse au commentaire de JB, à la suite de Après Coline - 10 avril 2010

Rappel du commentaire daté du 3 mai 2010 :

J'ai vu le film hier soir à Fécamp. (...)


Pour le dernier point, l'opposition intello-manuel, il y a dans le film la réflexion du voisin de M. Debrosse, vers la fin, celui qui veut imposer 15% de cultures vivrières aux beausserons : la modernité de demain sera d'être mécanicien et paysan, électricien et paysan. Si on y réfléchit deux seconde, cela implique un exode urbain.

Quoique... Debrosse était présent à la projection. Au cours de la discussion qui a suivi, il a évoqué le cas du Cuba, premier pays entièrement bio, par la force des choses, et autosuffisant. Plus étonnant encore, la ville de la Havanne est excédentaire. Cela implique la participation de chaque citoyen, et de consacrer le moindre coin de sol de la ville à la culture vivrière... C'est un cas très particulier, pas franchement démocratique, une simplicité atteinte de façon pas franchement volontaire, mais il a l'avantage de prouver que c'est possible, pour une grande ville et pour tout un pays.

Te semble-t-il impossible de penser global, dès que l'on commence à agir local ? Dès lors que l'on renonce à l'idée d'un "grand soir", je ne vois pas comment faire autrement. Mais c'est sûr, il faut agir en pensant au "coups suivants", comme aux échecs, et c'est jamais facile.

Bien sincèrement,
JB

 

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Je réponds enfin (7 mai) à ton commentaire, JB.

Pour l'exode urbain (je viendrai plus loin sur le cas très particulier de La Havane), un argument évident me force à penser qu'on y viendra forcément (une fois de plus il ne faut qu'organiser et accélérer des changements qui sont, quoiqu'on fasse, inéluctables) : la ville repose sur une production alimentaire sans main d'oeuvre. Effectivement, si la population et donc la main d'oeuvre est en ville (50% de la population mondiale contre 2% en 1800), elle n'est pas dans la campagne qui, elle, se désertifie.

Or l'agriculture industrielle est condamnée à l'échec à court terme pour plusieurs raisons :
- appauvrissement des sols les rendant dépendants de produits chimiques eux-mêmes fabriqués à base de pétrole. Voir la date d'épuisement des ressources de pétrole : 2050. Voir aussi la date d'explosion des coûts  du baril de pétrole : nous y sommes (graphique dans La Décroissance d'avril 2010) ;
- coûts de fonctionnement des tracteurs progressivement prohibitifs pour les mêmes raisons ;
- échecs pour causes multiples des cultures OGM (voir par exemple le film Solutions locales pour désordres globaux) débouchant sur des famines puisque laissant derrière elles des terres incultes et des campagnes dépourvues de bras. Voir et signer www.ogm-jedisnon.org ;
- explosion des coûts de transports (au pétrole) de l'alimentation industrielle mondialisée.

J'en oublie sûrement.
 

Au fur et à mesure que cette agriculture délocalisée (les porcs en Bretagne, les céréales en Beauce etc.) et industrielle montrera des signes d'inefficacité et d'explosion de ses coûts, la culture vivrière deviendra en même temps plus rentable et plus nécessaire : plus vitale.

Ce raisonnement ne vaut pas uniquement pour l'alimentaire : les autres secteurs de consommation seront concernés. Le développement des filières courtes sera, de manière accélérée, et très bientôt, nécessaire pour tous les secteurs économiques. Ainsi que le développement de la « défossilisation » : ré instaurer des processus de fabrication artisanale, sans recours ni au pétrole, ni même au nucléaire deviendra inévitable. Plus tard tant qu'on y sera, ni au gaz, ni au charbon. Eux aussi émetteurs de gaz à effet de serre. Eux aussi en réserves limitées. Eux aussi sources d'exploitation de l'homme par l'homme et de déshumanisation.

 

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La Havane : j'ai été voir de plus près. 2,4 millions d'habitants, plus de 3,7 millions pour l'agglomération. Densité : 3 329,1 hab./km².
Quid de Paris ? 20 807 hab./km² ! Environ 6 fois plus peuplée.
Mexico ? 3 584 hab/km² mais pour 8,7 millions h'habitants.
New-York ? 10 292 hab./km².
Ou Calcutta ? 24 760 hab./km2 !

Sans commentaire.

Chacun peut chercher la densité de sa grand ville la plus proche pour se faire une idée. Par exemple, Rouen a une densité de population de 5 078 hab./km², Evreux de 1 947 hab./km², Bernay de 434 hab./km² !
 

Ici nos propos ne concernent que le secteur alimentaire, et les habitants de La Havane sont pauvres et consomment peu. Ce n'est pas le même cas de figure des français ni des occidentaux en général !
 

Je te propose, Jean-Baptiste, de raisonner comme suit : comment feront les bernayens (habitants de Bernay) pour assumer leur souveraineté économique tous secteurs confondus ? Alimentaire et autres. Soit parce qu'ils auront anticipé, soit parce qu'ils seront confrontés à l'épuisement des ressources fossiles qui mettra fin à l'économie mondialisée telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce sera un retour à l'avant révolution industrielle. Un siècle et demie en arrière. Mais pas un retour linéaire (voir

http://gorgerouge.over-blog.com/article-energies-libres-moyen-age-et-avenir-45511107.html ).

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Après l'exode urbain et la réapparition des filières courtes, j'attaque le dernier point de ton commentaire : le côté « pas franchement démocratique » de Cuba.

Je fais l'hypothèse (et au fond de moi j'en suis persuadé) que si les citoyens que nous sommes sont suffisamment informés, en référence par exemple aux conférences de citoyens chères à Jacques Testard dans La Décroissance et sur son blog - http://jacques.testart.free.fr , les bonnes solutions d'avenir, celles qui sont implicitement rassemblées sous le vocable « décroissance », s'imposeront d'elles mêmes, c'est à dire collectivement et à l'issue de débats vraiment démocratiques.

Ceux qui entendront ici qu'un débat démocratique puisse arriver aux mêmes conclusions qu'un régime dictatorial tel que celui de Fidel Castro seront désarçonnés. Mais c'est le résultat d'une des grandes escroqueries intellectuelles de la pensée occidentale. Fidel a tort dans sa communication de dictateur (j'admets ici le postulat qu'il est un dictateur pour aider ma démonstration, ce qui n'est pas forcément mon intime conviction), il a tort donc dans la forme de son message, mais pas dans le contenu de son message qui prône un mode de vie écologiquement vivable et en tout cas bien plus vivable que le nôtre, à nous occidentaux ! Or on confond sans cesse les deux. Si on les sépare, il devient compréhensible qu'une décision démocratique et éclairée puisse aboutir aux mêmes résultats que ceux mis en place à Cuba.

Ce qui signifie par ailleurs que notre système de vote à l'occidentale est peut-être démocratique mais sûrement pas éclairé.

 

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(photos de La Havane trouvées sur flickr ; aucune sur les 655 n'illuste "le moindre coin de sol consacré à la culture vivrière".)

 

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19 mai 2010 : 

 

ce « billet » (c’est comme ça apparemment que les blogueurs intitulent leurs textes !) a donné suite à une correspondance avec JB. Extraits remaniés.

 

(..) sur la permaculture tu peux consulter
http://villesentransition.net/transition/pages/a-z/permaculture
trouvé sur
http://villesentransition.net/transition/recherche/ > j'ai entré permaculture.

La ferme du Bec Hellouin est très branchée permaculture, ceci depuis environ une saison, et ils ont déjà des résultats étonnants.
http://www.fermedubec.com/
ça vaut le coup d'aller les rencontrer, en priorité un lundi après-midi (…)

Quant à moi, lecteur assidu du Sarkophage, cette lecture m'a aidé à comprendre que les SEL – Systèmes d’Echange Locaux -, comme tout engagement personnel tel que l'implication dans un écovilllage (j'ai été correspondant régional Haute-Normandie des éco-villages de 1999 jusqu'à l'épuisement du réseau 3 ou 4 ans plus tard mais il reste la revue Passerelle-éco) nous font passer à côté de la dimension collective du problème. Un SEL ne change rien de fondamental au mode de vie des gens, et il se situe une fois de plus dans le "tout changer pour que rien ne change". (Voir après Coline )

Mes plus grands espoirs aujourd'hui sont dans mes tentatives d'impulser des actions là où j’habite et où je travaille ; tantôt auprès des élus et techniciens, y compris professionnellement (je bosse à feu Jeunesse et Sports, désormais Cohésion Sociale, avec une mission emploi-formation dans laquelle l’ESS – Economie Sociale et Solidaire – trouve sa légitimité), tantôt au contact d'un collectif d'habitants. Si les mayonnaise prend, il sera temps alors de nous informer sur et de nous impliquer collectivement dans la permaculture et autres chantiers. Mais sans cette reprise en main de leur quotidien et de leur avenir par les habitants, à mon sens tout reste vain car tout reste dans une manière de voir et d'appréhender les choses qui relève de l'individualisme. Un individualisme généreux sans doute, mais un individualisme tout de même, au sens de l'échelle d'action. (Voir encore après Coline )


Par contre, un SEL peut être une marche, un moyen pour aller là où je viens de te l'indiquer, mais hélas les "SEListes" eux-mêmes, comme de nombreux écologistes que je fréquente, se contentent bien souvent de leurs petites actions parcellaires et freinent des quatre fers pour aller sur le terrain politique tel que je viens de te l'exposer. Je veux dire qu'ils sont, là encore, viscéralement dans le "tout changer pour que rien ne change". Lire Alain Accardo : "Le petit bourgeois gentilhomme". Ma toute dernière lecture. Accardo écrit une rubrique dans La Décroissance et appartient au collectif d'auteurs du PLan B, ultime n° daté de mai juin 2010, en kiosque.

Bien à toi,
Robin

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3 janvier 1985 4 03 /01 /janvier /1985 20:01
----- Original Message -----
From: dan.renard
Sent: Monday, February 01, 2010 10:07 PM
Salut,
Nos voisins ont des ennuis.
Si vous voulez les aider, vous pouvez signer la pétition sur le site de RESF (cliquer sur le lien ci dessous)
Maëlys, Tiphaine, Vickie, Bastien
Florence et Daniel
 
 
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2 janvier 1985 3 02 /01 /janvier /1985 15:21

Ce message fait suite à Nos voisins ont des ennuis, 2 février 2010

--------message original------------

 

Subject: Des nouvelles de EVREUX: Un père, une mère et leurs cinq enfants contraints à un retour "volontaire" en Bosnie !!!
 From: NE_PAS_REPONDRE_MERCI@RESF.INFO
 Date: Tue, 9 Mar 2010 22:22:27 +0100
 

 email envoyé aux 1032 signataires de la pétition

P1428 - EVREUX: Un père de cinq enfants arrêté et mis en centre de rétention !!!
http://resf.info/P1428



_____________________________________________________________________



URGENCE : BESOIN D'AIDE



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CE MESSAGE EST UN PEU LONG MAIS C'EST SANS DOUTE LE

MESSAGE DE LA DERNIÈRE CHANCE POUR LA FAMILLE OMEROVIC

POUR LE SOUTIEN

DE LAQUELLE VOUS AVEZ ENGAGE VOTRE SIGNATURE.

MERCI 1032 FOIS DES QUELQUES MINUTES QUE VOUS

LUI CONSACREREZ.



______________________________________________________________________



Bonjour,

malgré la mobilisation massive et plus de 1400 signatures,

dont la vôtre (internet + papier) recueillies en leur faveur,

LE RENVOI DE LA FAMILLE

OMEROVIC EN BOSNIE EST PROGRAMME POUR LE VENDREDI

12 MARS,

AU DÉPART DE ROISSY.


Nous n'acceptons toujours pas ce retour « volontaire »

forcé vers un pays qui ne garantit aux Roms, aucun des

droits fondamentaux.

C'est pourquoi, Le Rassemblement pour la Défense de la

Famille Omérovic vous appelle à un RASSEMBLEMENT DE

PROTESTATION, DEVANT LA PRÉFECTURE D'EVREUX,

VENDREDI 12 MARS, DE 12H à 14H



Que vous puissiez vous joindre à nous ou que vous ne le

puissiez pas, nous comptons sur vous pour une action "de

la dernière chance"(peut-être) qui ne vous demandera que

quelques minutes et peut faire basculer le terrible destin

auquel cette famille se trouve promise.



Il vous suffit d'envoyer une lettre aux personnalités

responsables susceptibles de prendre la bonne décision,

la seule acceptable :

laisser cette famille poursuivre son intégration parmi nous.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser tout ou partie

du "modèle" de lettre que nous vous proposons ci-dessous

(en le personnalisant et l'adaptant à votre gré) et adresser

ce courrier aux adresses et fax indiqués en fin de message.


Si nous sommes 1032 à écrire à ces personnalités, les

Omérovic ont une bonne chance d'échapper à ce retour

"volontaire" forcé vers l'enfer.


___________________________________________________________________


MODÈLE DE LETTRE:

___________________________________________________________________


Madame, monsieur, Le,

Adresse


Objet : Demande de mesure humanitaire pour la famille Omérovic


Monsieur le Président de la République,


Après douze années d'errance entre la Bosnie, l'Allemagne

(deux demandes d'asile) et la France (deux demandes

d'asile et une demande de titre de séjour), la famille

Omérovic (qui compte cinq enfants), Roms d'origine

bosniasque, s'est installée à Evreux en janvier 2009.

C'est à Evreux que les parents, Memhet et Fata Omérovic,

ont commencé à apprendre le français et que leurs quatre

enfants en âge scolaire, Admira, Fadila, Harif et Sevko,

ont enfin pu être scolarisés régulièrement et se sont

intégrés avec succès et détermination au système scolaire.

Le papa, Mehmet Omérovic, a obtenu une promesse

d'embauche.


Ils ont, peut-être pour la première fois, un logement qui

a été fourni par le Centre Communal d'Action Sociale

d'Evreux et qu'ils ont aménagé avec bonheur.

Ils se sont faits de nombreux amis et nombreuse sont les

personnes qui les soutiennent : voisins, enseignants,

parents d'élèves, bénévoles associatifs, citoyens.

De nombreux élus les soutiennent également.


Cette insertion en cours, réussie, est tout le contraire

de ce qu'ils ont vécu en Bosnie où les discriminations

à l'égard des Roms (et notamment des Roms musulmans)

sont toujours très fortes en matière d'emploi, d'éducation,

de logement, de santé, etc., et ce malgré les

proclamations des responsables du pays.



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Depuis plusieurs semaines, un nombre croissant de citoyens

se sont mobilisés contre le refus opposé par la préfecture

de l'Eure à la demande de titre de séjour déposée par

cette famille ; préfecture d'evreux qui, sourde à toutes

les demandes de réexamen, a programmé le retour de

la famille Omérovic vers la Bosnie pour le vendredi 12 mars

prochain.


Les parents, menacés d'arrestation immédiate,

d'enfermement et de retour forcé, ont en effet été

contraints de signer le document de demande d'aide au

retour ; préférant épargner à leurs enfants le traumatisme

d'une expulsion après rétention.


Pourtant, ils souhaitent ardemment rester en France.

L'avenir de ces deux parents en détresse et de leurs cinq

enfants est désormais entre vos mains.


Nous sollicitons de votre part une mesure humanitaire

de protection à l'égard de cette famille déjà tellement

éprouvée.


Que peut, en effet, signifier pour eux ce retour

« volontaire » forcé en Bosnie, pays encore très

récemment condamné par la Cours Européenne des

Droits de l'Homme pour ses discriminations à l'égard

de minorité (Roms, Juifs).


Nous considérons que l'Etat français ne doit pas faire

prendre à cette famille le risque du retour vers des

conditions de vie qu'ils ont cherché à fuir depuis

tant d'années.


C'est pourquoi nous vous demandons instamment

de bien vouloir prendre, à son égard, une mesure

humanitaire, à titre exceptionnel, dans l'intérêt

supérieur des parents et des enfants Omérovic.


Persuadés que vous serez sensible à cette dramatique

situation et aurez à coeur de donner les instructions

propres à un dénouement heureux, nous vous prions

d'agréer, Monsieur le Président de la République française,

l'expression de notre respect et de notre dévouement

à la cause des droits humains.


Signature


____________________________________________________________________


DESTINATAIRES DE VOS COURRIERS

____________________________________________________________________


Ministre de l'immigration

Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00

Standard 01 77 72 61 00


Secrétaire général secretariat.general@iminidco.gouv.fr


Secrétaire général : stephane.fratacci@iminidco.gouv.fr

fax : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00


Ministre eric.besson@iminidco.gouv.fr


Matignon :

http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire



Elysée fax : 01 47 42 24 65


http://www.elysee.fr/ecrire/index.html



Maxime Tandonnet (conseiller immigration)

maxime.tandonnet@elysee.fr


PRÉFECTURE de l'Eure


Tél. : 02 32 78 27 27


Télécopie : 02 32 38 24 15

www.eure.pref.gouv.fr


LE PRÉFET : Fabienne BUCCIO

fabienne.buccio@eure.pref.gouv.fr


La Directrice de cabinet: Madame Cesari

fax du cabinet : 02 32 78 27 31
__________________________________________________________



La famille OMROVIC a été expulsée dans des condiditons (soit disant) favorables...

Quelques temps plus tard l'ancien préfet de l'Eure Bernard Fragneau demandait à être relevé de ses fonctions
pour avoir été critiqué par Sarkozy après qu'il ait appliqué les consignes gouvernementales.

Voir http://www.hooseek.com/web?recherche=pr%C3%A9fet+fragneau&lang=&sid=4c0421956e6f6


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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 03:00
La porte de l’imaginaire, c’est cette petite voix qui te dit : « tais-toi donc, grand vaniteux, et essaie d’être modeste ! Remets les pieds sur terre ! »

Elle t’empêche de devenir celui que tu veux être.



vers 1985
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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 02:00


Ce thème du café philosophique de Bernay du mercredi 13 janvier 2010 : « Voiture, liberté et dépendance », fut pour moi très bizarre.


Dès l’introduction, deux participants se demandaient quel pouvait bien être l’intérêt d’un tel sujet et qui l’avait proposé, et je me proposais d’ouvrir les débats, même si je n’étais pas le « fautif ».


J’appuyais franchement sur l’accélérateur en rappelant ce que j’avais déjà écrit : « Comment se passer de bagnole ? Quand la question est posée comme ça, il n’y a pas de réponse » et prophétisant une explosion prochaine, rapide et cette fois-ci inéluctable du prix de l’essence à la pompe, qui ferait voler en éclat notre société hyper-consommatrice et du tout bagnole, et où l’on verrait dans la douleur à quel point nous sommes dépendants de cette boîte montée sur pneus.


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source : http://farm4.static.flickr.com/3472/4051422530_9c5532d38a.jpg

Puis la mèche allumée s’avéra mouillée : pendant une longue heure j’assistais, muet, à un éloge dithyrambique de la voiture, gage inégalé de liberté. À côté, la dépendance passait à la trappe. Vive la voiture, on ne pourrait même pas envisager de s’en passer !


J’étais tétanisé, j’essayais de comprendre, je tentais d’imaginer ce qu’un objecteur de croissance dirait s’il était là, mais pour ma part l’inspiration m’était totalement étrangère. Electro-encéphalogramme absolument plat. Mes notes ne parvenaient pas à organiser ma pensée devant ce torrent de vénérations. Tout au plus ai-je dit à un moment : « bon, la voiture ne présente aucun inconvénient alors ? » Pauvre !



Une demie-heure avant la fin, mon réveil fut soudain.


J’attaquais ainsi.

Bien. Maintenant que nous avons traité le sujet : « Voiture, liberté et dépendance », je vous propose d’en aborder un nouveau : « voiture, bras armé du néocolonialisme ». Soupirs d’incompréhension à mes côtés.


Je décrivais « Les groupes Medvedkine : le film est une arme » de Chris Marker, découverts récemment dans le DVD des éditions Montparnasse, je disais à quel point, à côté de cette réalité sochalienne des années 70, « Les temps modernes » de Charlot étaient du pipi de chat en matière de souffrance au travail.


J’embrayais sur le Niger, - Nucléaire ? Niger ! - Pour dire les conditions d’exploitation extrêmes dans lesquels ces africains étaient exposés aux radiations atomiques. Et je ne suis pas hors sujet : il faut beaucoup d’énergie, y compris électrique, pour fabriquer des voitures.


J’insistais sur le développement de la voiture qui avait eu pour conséquence de tuer les petits commerces dans les villages, offrant un boulevard à la grande distribution : la voiture, bras armé de la grande distribution !


Je découvrirais ainsi également le lien direct entre la voiture, encore plus le camion évidemment, et l’agriculture industrielle. « Via Campesina : une alternative paysanne à la mondialisation néolibérale » de Jean Ziegler, Jacques Berthelot, Jean-Pierre Berlan et al. 7,50€, www.cetim.ch , montrait simplement le dilemme des pays dits « sous-développés » : le seul avenir viable pour eux était de retrouver leur souveraineté alimentaire, souveraineté confisquée par le néolibéralisme et ses plans d’ajustement structurels, et la conséquence pour les pays développés en était une obligation, à défaut d’une nécessité pourtant écologiquement et humainement évidente, de retrouver nous aussi notre souveraineté alimentaire !


Sans la voiture, le système s’écroulera. À cause de la voiture, nous passons à côté du sel de la vie. Nous sommes des néocolonialistes aveugles devant les dégâts causés à la nature et aux hommes. Nos familles se sont éclatées et pour recoller les morceaux nous réclamons des voitures, alors que le mode de vie des nos aïeux était plus humain, plus dur peut-être, mais eux avaient moins de sang sur les mains que nous.


Victoire par KO : mon réveil a porté au but.


Cette dernière quinzaine j’ai lu « Le rire de la baleine ». Je sens, en écrivant ces lignes, du Taoufik Ben Brik couler dans mes veines.

18 janvier 2010

www.taoufik-ben-brik.net >  Je ne me rendrai pas

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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 01:01
 

Je pourrais m’appeler Watson.


Comme dans le roman 1984 nous vivons, moi et « les miens », appelons-les ainsi, dans la clandestinité. Une clandestinité intellectuelle. Ce que nous disons n’est pas entendu.


1984 avait été situé arbitrairement, par Orwel, 36 ans après la date de sa parution.


Nous, notre réalité est actuelle, présente.


Quand nous parlons, nous ne sommes pas entendus. Comme Watson. Ou bien uniquement par l’infime minorité d’ « initiés » déjà convaincus. Les autres sont conditionnés. Conditionnés à ne pas nous comprendre, à ne pas nous entendre, à ne pas nous écouter. Ils sont ailleurs. VOUS êtes ailleurs.


2359544760_967dbea211.jpgalouette - source : http://farm3.static.flickr.com/2300/2359544760_967dbea211.jpg

Le première caractéristique du conditionnement est que nous n’en avons pas conscience. D’où le postulat : nous sommes tous conditionnés. Programmés pour nous rallier aux positions de ceux qui nous dominent, nous exploitent. Ils nous dirigent « pour notre bien ». « Nous ne pouvons pas nous en passer ». « C’est moins grave que si c’était pire ». Notre état d’adultes se résume à nous conduire comme des moutons. Mes moutons sont plus libres, plus indépendants que tous ces gens qui m’entourent. Je ne sais même pas, même plus comment vous parler. Est-ce pour cela que tant de vieux sont si muets ?


Nous sommes les profiteurs et les serviteurs des super-dominants, nous sommes des esclavagistes sous le joug de nos maîtres et de nous-mêmes, notre révolte est inconcevable, notre seul raisonnement se borne à l’alternative « révolution ou réformisme » pour choisir réformisme sans savoir ce qu’il y a à réformer puisque tout nous convient tel quel, et quand nous tombons trop bas il est trop tard pour réagir, nous sommes impuissants. Nous passons directement de la collaboration à l’impuissance. Nous n’avons jamais entendu parler de Raoul Vaneigheim, ou de Noam Chomsky, et en découvrant ces noms ta curiosité ne s’éveillera pas d’un pouce : tu préfèreras un bon polard ou un bon film d’action, n’est–ce pas ? C’est plus divertissant, c’est moins intello. Ils sont chiants ces intellos. « On ne peut pas passer sa vie à dormir » chantait Casthelemis : hé ben toi si, toute ta vie devant la télé et tes séries B où les flics sont les héros ou dans tes romans policiers dans le train. Quand ce ne sont pas des Sudokus ! Ou les gratuits vendus par les super dominants qui façonnent ta pensée. Vendus, pas offerts : tu consommeras bien plus comme ils veulent une fois lues toutes ces nouvelles insipides, ces faits divers, alors que pour 2 euros tu pourrais t’offrir Le Plan B qui démontre comment les médias mentent. Encore trop intello !


Et après tu pleureras. Tu seras comme le pauvre type de la chanson de Jehan Jonas, Plaidoyer pour un futur crétin.
http://ecosia.org/search.php?q=Jehan%20Jonasz&meta=normal


« Mais pourquoi il me parle toujours de gens que je ne connais pas ?! » Oui, pour toi c’est désagréable. L’inconnu t’est désagréable. Tu as perdu ta curiosité. As-tu seulement été enfant un jour ? Mon arrogance t’agace ? Moins que ne m’agace ton apathie et ses conséquences : un monde totalitaire.

15 février 2010.


..................................................

8 mars 2010 : voir http://terresacree.org/contrat.html‏

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20 février 2010 : ce texte n'a pas plu à tout le monde. J'ai d'abord reçu de Fred (j'ai changé le noms de mes interlocuteurs) une réaction très vive à laquelle j'ai répondu comme suit (on devine l'essentiel de ce qu'a écrit Fred dans cette réponse) :

 

Fred,

depuis ta situation engagée dans une association faisant la promotion des énergies renouvelables, des maisons passives et à énergie positive et spécialisée en éducation à l’environnement, je comprends ton point de vue et te connaissant bien il ne me surprend pas.

Es-tu si persuadé qu’il y paraît que si nous mettions en place, massivement,  les préconisations qui sont les tiennes (promotion des énergies renouvelables, maisons passives et à énergie positive, éducation à l’environnement), nous parviendrions à un monde humainement juste et écologiquement équilibré ?

 Tu ne lis pas La décroissance, ni Le plan B, Le Sarkophage, Le Monde Diplomatique, CQFD, ni Fakir, je le sais. Mais reçois-tu la lettre électronique de terre sacrée par exemple ? Pour un militant de l’environnement ça serait justifié. Et ton enthousiasme ainsi que ta suffisance – au sens où tes actions te paraissent suffisantes – en seraient radoucies d’un coup.

 Lis-tu parfois ce qu’écrivent des gens comme Jean Ziegler, Thomas Pogge, des blogs comme  http://ploutopia.over-blog.com , as-tu vu des films comme Le cauchemard de Darwin, es-tu au courant de l’ampleur du caractère impérialiste, esclavagiste, totalitaire qu’exerce impunément notre monde occidental sur l’ensemble du reste du monde, sans parler des conditions invivables de travail ou de non travail d’un nombre croissant d’individus dans nos propres pays « développés » ? Je ne crois pas que ton association remette en cause une seconde cette injustice institutionnalisée, mais toi, en tant que personne, je ne comprends pas comment tu puisses confondre à ce point ton rôle associatif et tes positions personnelles.

 Enfin sur le côté christique – « faudrait peut être arrêter de prendre les autres pour des cons ...
Quant aux Messies...ceux qui savent, ceux qui sont initiés ... on sait où ils ont mené l'Humanité
serais tu la dernière réincarnation du Christ ? »
 - je ne vois pas comment y échapper dans la mesure où mes arguments sont fiables mais pas entendus, et à un moment mes écrits prennent une forme d’exaspération, d’emportement, d’exaltation inévitables. Or en mettant l’accent sur ce trait de personnalité - qui par ailleurs ne me correspond pas au quotidien, tu le sais bien -, tu évites d’aborder le fond de la question : celui des arguments.

Ce qui m'importe aujourd'hui c'est de mettre en place des actions susceptibles de nous aider à « entrer en décroissance », une expression qui en vaut d’autres : à désindustrialiser notre économie et à la défossiliser (néologisme) si tu préfères. Un tel projet est loin de ce que propose ton association, et j’ajouterai qu'il est tout aussi important de mettre en œuvre ces pratiques - issues de la mouvance des écovillages - à une échelle plus large que la simple initiative personnelle ou communautaire, j’entends une échelle correspondant aux communes ou aux communautés de communes. On en est très, très loin à ce jour.

 Bien à toi,

 ‘Gorgerouge’
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Pour un aperçu des autres réactions,
voir Surveillance répressive sur la toile ? + suites à Watson + NPA  

 

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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 01:00

Pour comprendre de quoi il s'agit, lire d'abord Watson .
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17 février 2010 à 4h50 du matin, juste après de vifs échanges sur Internet (reproduits ci-dessous en fin de document), je reçois un mail (ci-dessous également) pour le moins mystérieux : signé mimilosier (at) hotmail.fr , l'équipe de Hotmail me demande mon mot de passe, dans un délais de 2 semaines sinon finie ma hotmail, message envoyé à tous les abonnés chez hotmail.

 

Me demander mon mot de passe : le simple d'esprit que je suis a montré sur ce coup là (mais pour combien de temps ?!) les limites de sa bêtise.

 

Quelqu'un d'autre a-t-il reçu un tel mail ?

 

Donc, supposition : suite à mes conversations fougueuses et dérangeantes, « quelqu'un » en aurait voulu à ma boîte. Un individuel ? L'espionnage ou le contre espionnage ? Pour le compte de qui ?

 

J'ai bien copié le contenu de mon blog sur mon ordinateur, mais si ce n'est pas une blague « ils » sont peut-être en mesure de me fermer non seulement mon blog mais aussi de retrouver les documents à l'intérieur même de mon disque dur !

 

Donc, appel à l'entre-aide : si certain-e-s voulaient bien copier-coller chaque page de mon blog ce serait chouette. Il y en a 14, ça prend 5 minutes.

 

Qu'est-ce qu'on se marre !

À suivre, évidemment.

[Ce "Qu'est-ce qu'on se marre !" a pour but de tordre le coup à la paranoïa potentielle déclenchée par ce genre de mail et de le tourner en dérision. Merci Roger de m'avoir alerté sur la visibilité peu évidente de cette pirouette.]

Mais avant d'aller plus loin je vous propose une petite pose Sindhu :
(cliquez puis descendez un peu)
http://intensites.over-blog.com/article-quel-univers-c-est-magnifique-45319583.html

 

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mail de hotmail dont j'ai retiré une bande passante et une photo :

 

From: mimilosier @ hotmail.com
Subject: Hotmail! Attention! Vérifiez votre compte intenant pour éviter la fermeture (VX2G99AAJ)!!!‏
Date: Wed, 17 Feb 2010 04:49:26 +0000

 

 

Cher utilisateur du compte  ,

 

 



Merci pour le retour à l'équipe Customer Care Hotmail. Ce courrier électronique est de notre service à la clientèle sont Unit.l'envoi ce mail à tous les utilisateurs Hotmail compte pour la sécurité de mesure. Nous avons des embouteillages en raison de l'anonymat d'enregistrement des comptes Hotmail, Nous sommes donc la fermeture de certains comptes Hotmail et que votre compte a été parmi ceux qui seront supprimés. Nous envoyons ce message pour vous afin que vous puissiez vérifier et de nous faire savoir si vous êtes toujours intéressés par l'utilisation de ce compte.si vous êtes toujours intéressé, S'il vous plaît confirmer votre compte en remplissant l'espace votre nom d'utilisateur, mot de passe, date de naissance et votre pays, l'information seraient nécessaires pour vérifier votre compte. Cela fait partie de nos capacités.

 

En raison de la congestion dans tous les utilisateurs de Hotmail et l'enlèvement de tous les comptes inutilisés Hotmail, Hotmail serait d'arrêter tous les comptes non utilisés,Vous devez confirmer votre e-mail en remplissant vos informations de connexion ci-dessous après avoir cliqué sur le bouton de réponse, ou votre compte sera suspendu dans les 24 heures pour des raisons de sécurité.

 

* Nom d'utilisateur:...................

* Mot de passe: ................................

* Date de naissance: ...........................

* Pays ou territoire: ..........................

 

Après avoir suivi les instructions de la fiche, votre compte ne sera pas interrompu et continuera comme d'habitude. Merci de votre attention à cette demande.

 

Attention! Compte propriétaire qui refuse de mettre à jour son compte, après deux semaines de la réception de cet avertissement perdra son compte en permanence.

 

Cordialement,
L'équipe de Windows Live Hotmail.

 

 

 

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conversations fougueuses et dérangeantes (extraits et réflexions).

 

(...) En tout cas les retombées de ce "Watson" s'avèrent multiples ! 

- Les réactions les plus virulentes viennent d'écolos engagés. Cherchez l'erreur... Voir "heureux les simples d'esprit", mail laconique d'une copine éducatrice à l'environnement. (Renseignements pris, c'est elle qui préfère rester simple d'esprit plutôt que de se prendre la tête comme je le fais... Ce n'est pas beaucoup mieux à y bien regarder, désolé Christelle.)


- L'erreur est sans doute ici :
d'une part ces écolos engagés, voire professionnels, on bonne conscience avec tout le boulot qu'ils font et du coup perdent leur esprit critique.

D'autre part, ça m'a déjà  été dit texto, mes positions trop radicales cassent le message qu'ils font passer. "Tu as tout gâché" me suis-entendu dire à l'issue d'une soirée publique. Sauf que la bonne question à poser est : qu'y avait-il vraiment dans ce "tout" que j'ai gâché ? Et si une fois que "tout" ça aura été mis en place on s'apercevait que ça n'aura pas fait changer d'un iota notre société d'hyper-consommation ? Mais cette réalité là ils ne veulent pas la voir.


- Chacun connaît l'inconscient psychanalytique ; y aurait-il un inconscient intellectuel tout aussi fougueux ? Voir « Un café pour Socrate » au début du bouquin.


- Le voeux d'omerta sur ces sujets écologiques brûlants, en réclamant de cacher les adresses des destinataires, souhait partagé par un copain socialiste très écolo lui aussi, qu'est-ce que ça cache ? Il m'accuse d'être "polémique". D'où vient une telle gène face à un texte comme Watson ? D'où vient ce refus absolu du débat ? Là aussi j'ai obtenu une explication : cette polémique entre Fred et moi (voir Watson  ) ne nous concernerait que tous les deux, lui et moi, et personne d'autre. Je n'en crois rien.

- Et surtout : pourquoi ceux-là se sentent-ils attaqués plutôt que de voir les choses comme je les décris ? Mystère.


- 20 février 13h, 4ème levée de bouclier d'un pote qui met fin à notre longue amitié, c'est Pierre Desproges qui vient semer sa merde, dirait-on :

"Salut Robin,

... je ne sais ce qui nous vaut le déferlement de fiel de ton dernier
envoi, que je prends à mon compte faisant partie des destinataires...

Effectivement, à force de nous considérer comme des "merdes", ou à peu
de choses près, en pleine méconnaissance de ce que l'on peut vivre,
tenter ou expérimenter individuellement ou collectivement, de t'ériger
en référence absolue du militantisme/activisme (?) et de braquer une
majorité de gens qui n'ont pas forcément tes possibilités financières et
statutaires de franchir certains caps délicats, comme tu le dis souvent,
tu ne te feras pas que des amis !!

N'ayant pas du tout l'intention de me justifier de quoi que ce soit, je
te prierais, simplement, d'ignorer royalement mon adresse lors de tes
prochains envois, comme je le ferais avec les miens...

cordialement" 

que je prends à mon compte faisant partie des destinataires... Je suis scié à la base.

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21 février 2010 : encore une réaction qui mérite à mon avis le détour, dénuée d'agressivité celle-la.
Mes réponses sont  en rouge.

 
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Salut robin...
 
d'accord avec tout ce que tu dis, naturellement...
sinon le ton, vaguement agressif.
sans blaque ! jette un oeil sur Watson sur mon blog : je suis en train de perdre les potes les uns après les autres !
C'est la faute à Jehan Jonas, j'aurai pas dû l'écouter en boucle quand j'avais 20 ans... 
 
j'aime les romans que je lis dans le train, et les films à la con que je regarde après une journée éprouvante en tant que formateur à la résolution non-violente des conflits...  évidemment ça m'arrive aussi !
ou après une réunion militante où je grignote une bonne partie de mes "loisirs".
on peut lire chomsky et aimer fred vargas, ce n'est pas incompatible.
on peut faire des sudokus et lire castoriadis. Je fais aussi des Sudokus
 
attention à ne pas enfermer tes adversaires dans des caricatures... Il y a du bon et du mauvais partout... Mon père bossait dans une raffinerie pétrolière, ça ne l'empêche pas d'être un pro du jardinage et du légume bio...
la colère et l'accusation sont parfois mauvaises conseillères, non ?
Tout le problème est que je n'accuse personne en particulier mais que certains se sentent visés et sortent leurs griffes, et pas d'autres. Pourquoi ?! Qu'est-ce qui les différencie ? Pierre Desproges faisait (avec humour) à peu près la même chose et son public se plaçait de son point de vue à lui (d'ailleurs il ne plaisait pas à tout le monde loin s'en faut), et j'ose espèrer qu'une partie de mes lecteurs voient aussi les choses du même point de vue que moi (c'est confirmé depuis)
nos contemporains sont parfois désespérants, c'est vrai, mais c'est avec eux qu'il va falloir changer le monde...
à moins que tu ne sois tenté par une élimination drastique de ceux que tu juges irrécupérables...
Ce n'est pas parce que je pousse un coup de gueule sur quelqu'un que je veux l'éliminer ! Qu'est-ce que tu me chantes là ?
Je trouve juste que mes positions, quand je les exprime gentiment, ne sont pas entendues. C'est comme dans la vie de tous les jours, de temps en temps y'a des coups de gueule pour exprimer quelque chose de plus que les mots et ça porte souvent ses fruits. Je suis très loin d'être un despote par contre je perds des potes !
pour ma part, j'ai l'intention de faire avec tout le monde. Tout comme moi

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Enfin, je mets ci-dessous un mail au NPA27 resté sans réponse à ce jour.

à suivre,
chaudoudoux tout plein,
Robin

From: gorgerouge@hotmail.fr
To: npa-27@hotmail.fr
Subject: réaction à votre tract
Date: Thu, 17 Dec 2009 21:38:07 +0100

Bonjour, 

 j’ai lu avec attention votre tract « Rêver D’un Autre Monde ! ».

 Puisqu’ « il n’y a pas de sujet tabou » au NPA, voudriez-vous prendre le temps de bien vouloir répondre à ces quatre questions ?

 1 – Ne peut-il pas exister d’autres pouvoirs que « le Pouvoir Politique » pour changer « les règles du jeu régissant l’Economie » ? À Mondragon, à Longo maï, dans les écovillages, n’y sont-ils pas parvenu, localement, sans « crier » ? Voir http://www.mondragon-corporation.com/FRA.aspx et le site de passerelleco.

 2 – « Nos emplois… pas leurs profits ! » écrivez-vous. Pas leurs profits, certes, mais sommes-nous condamnés uniquement à défendre nos emplois ? N’existe-t-il pas d’autres alternatives, par exemple développer nos activités productives non pas salariées mais gérées collectivement, sous forme coopérative, ou encore stimuler nos activités produites pour notre propre consommation, individuelle ou collective, à petite échelle, mais ici et maintenant ?

 3 – Vous écrivez dans votre tract : « Nous voulons une Politique qui concilie le Social et l’Ecologie. » Pourquoi, plutôt que de « vouloir » cette politique, ne pas la mettre en place localement via des collectifs d’habitants, des comités de quartier ?

 4 – Vous avez toute une série de propositions qui illustrent votre vœu précédent. Que faites-vous de la raréfaction imminente des ressources fossiles : pétrole mais plus rapidement encore uranium ? Pourquoi ne travaillez-vous pas à la mise en place d’économies relocalisées, défossilisées et sous forme d’Economie Sociale et Solidaire ? Et pas seulement dans le secteur de l’agriculture biologique et paysanne.

 Merci d’avance pour votre réponse,

 Robin Branchu.

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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 00:59

 

Échange amusant :


Date: Mon, 8 Mar 2010
From: vincent
To: gorgerouge


il faut toujours voter pour ceux qui gagnent


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réponse de gorgerouge

Tu viens de décrire le paradoxe le plus évident, le plus destructeur qui soit, et tu viens par là de dénoncer toute la perversité inhérente à la démocratie !
 
Les représentants des peuples traditionnels n'étaient pas élus sur le programme de gagner, mais ils étaient choisis en dehors de toute campagne d'auto propagande politique en fonction du seul critère de leur aptitude à défendre l'intérêt de tous : pas de gagnants, pas de perdants.
 
Aujourd'hui ceux qui sont capables de remporter à coup sûr des élections, à part Mandela, sont ceux qui sont déjà des vainqueurs, et comme par-dessus le marché les électeurs votent effectivement d'abord pour ceux qui gagnent, l'intérêt général passe à la trappe, sauf dans les discours, communication oblige.
 
Voir http://terresacree.org/contrat.html , découvert aujourd'hui même 8 mars 2010.
 
Derrière ton humour à 2 balles se cache un grand écrivain ! 
 
 

 


réponse de vincent :

bon, ton mail m a bien amuse, vraiment!

mais en vrai je ne sais pas a quoi ca peut servir de voter pour les petits partis:

je pense honnetement ca ne sert a rien; sinon a renforcer mon sentiment de ne pas etre entendu;

en revanche, si je m identifie aux grands partis, j ai une chance certaine de decouvrir le soir meme que le parti auquel je me suis identifie a fait un bon score, donc a me sentir utile, represente,important;

 


Réponse de gorgerouge :

 

sauf que quand c'est :

tantôt l'UMP, tantôt le PS, l'érection ne dois pas être "significative", isnt'it ?

 

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Par ailleurs, écrit ce 12 mars :

 

Pour ma part, voter, ne pas voter, peu importe : l'essentiel est ailleurs, dans l'action locale.

Bon, ce n'est pas facile, certes, tellement nous sommes déresponsabilisés et décervelés.
Et ça prend du temps, et il faut s'y mettre. Car que faire d'autre ?!
 
C'est tout le sens de mon blog.

 

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Pour terminer :

 

aux élections de mon point de vue il faudrait trouver la liste qui se rapproche le plus des objecteurs de croissance (relocalisation, souveraineté locale alimentaire et autre, désindustrialisation, donc artisanalisation, défossilisation).

 

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2 cas :

 

- soit une liste objecteurs de croissance existe (pas en Haute-Normandie : nous avons tenté sans trouver assez de joueurs pour constituer une équipe) ; pour les autres régions c'est là :

http://actu.adoc-france.org/2010/02/20/diversite-des-actions-en-regions/

 

- soit cette liste n'est pas au rendez-vous : il faut alors renifler quelle liste se rapproche le plus de l'objection de croissance. Et là on a le choix entre au moins* deux listes :

=> Europe écologie évidemment mais “Dany ? Nein danke !”, éditorial du Sarkophage en kiosque en ce moment, et “Dany casse-toi” couverture de La Décroissance,

 

=> ou l'Alliance écologiste indépendante :

 

http://www.alliance-ecologiste-independante.fr/

 

On peut y lire ceci :

 

Il est vrai qu'il semble que les gens de gauche insistent sur la culpabilité des riches et de ceux qui gouvernent, niant un peu ou beaucoup la responsabilité de l'individu, il est vrai qu'il semble que les gens de droite insistent sur la culpabilité des pauvres et de ceux qui subissent, niant un peu ou beaucoup la responsabilité des entreprenants, mais la mission d'un mouvement politique c'est de montrer la voie et la voie c'est la reliance de la fraternité et de la responsabilité dans un esprit de libre arbitre et de respect des différences.”

 

C'est à première vue intéressant, mais c'est un peu court si on lit en ce moment “La solidarité active d'AREVA au Niger”, en page 7 du Sarkophage (déjà mentionné à la fin des Contes de la vie sans pétrole ) et si on pense à Chomsky, Bourdieu et leur suite : Liber éditions, Le Plan B etc.

 

Reste les “professions de foi” de ces deux listes pour voir laquelle se rapproche le plus des 5 points fondamentaux : relocalisation, souveraineté locale alimentaire et autre, désindustrialisation, donc artisanalisation, défossilisation.


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"Camarades morpions, adhérez aux parties !"

disait Coluche ; trouvé dans Fakir.

 

 

 

 

* 8 avril 2010 : le Parti de Gauche évidemment mérite qu'on s'y attarde aussi, auquel Paul Ariès est très attaché. Paul Ariès, écrivain, journaliste, l'une des figures de proue des objecteurs de croissance en France.

www.lepartidegauche.fr 

 
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1 janvier 1985 2 01 /01 /janvier /1985 00:58

Pardonner avant de refuser.

 

 

En cours de sophrologie ce 17 mars je m’écrie en pleurnichant : « j’ai peur je suis seul garçon ! … Je viens de voir La domination masculine.

- Ce n’est pas de la domination masculine ça !

- Ben si ! Pour vous empêcher de me dominer, c’est moi qui vous domine ! »

 

Le tueur de Polytechnique de 27 ans du 6 décembre 1989 à Québec (14 jeunes filles tuées) devait culpabiliser très profondément : « je suis un sale machiste, j’ai fait subir plein d’horreurs aux femmes, si elles prennent le pouvoir elles vont me pendre par les couilles,  c’est hors de question, ces féministes sont un vrai danger pour moi, d’ailleurs féministes ou pas c’est la même chose, c’est normal qu’elles ne s’affichent pas féministes, elles seraient trop bêtes de tomber le masque ! »

 

Pourtant il n’était pas en danger. Pas parce qu’il n’était pas coupable : il l’était bien, très certainement. Ni parce que les jeunes filles présentes ne le savaient pas : cela n’a rien changé à leur sort. Mais parce que toutes les atrocités qu’il leur avait fait subir, lui ou les siens, n’empêchait pas qu’il puisse être pardonné par elles. « Nous te pardonnons mais simplement nous n’acceptons plus. Mais nous pardonnons d’abord ». Le pardon chrétien est finalement dans la même énergie : le pardon n’est pas forcément angélique. Encore faut-il qu’il soit prononcé pour être entendu et pour permettre la réconciliation.

 

C’est le rôle attribué génialement au Rugby par Nelson Mandela pour réconcilier communautés blanche et noire en Afrique du Sud. Voir le film Invictus.

 

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C’est aussi en avril 1598 celui de l’Édit de Nantes qui mit fin aux guerres de religion qui sévissaient durant tout le XVIème siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_de_Nantes

 

Seul celui qui a le pouvoir peut déclarer une amnistie. Henri IV, ancien protestant, dut se convertir au catholicisme pour prendre le pouvoir et proclamer l’Édit de Nantes.

 

Les femmes peuvent-elles se convertir à la masculinité ? Peu probable…

 

Peuvent-elles en revanche prendre le pouvoir ? Peu souhaitable.

 

Ha ha ! J’entends d’ici vos réactions offusquées qui voient un machisme inattendu surgir de derrière cette affirmation péremptoire.

 

Je veux seulement dire que ce n’est pas demain la veille qu’un tel projet aboutira, et surtout qu’il est difficilement compatible avec la nécessité de pardon évoquée plus haut : c’est à un partage du pouvoir qu’il faut s’atteler, nous ensemble, femmes et hommes, hommes et femmes. Mais pas seulement un partage numérique – la parité. Un partage du pouvoir dans les faits, que les pouvoirs soient effectivement partagés, et les richesses avec eux.

 

 

Je suis beau-père.

 

Qui de la mère ou du beau-père doit tenir le rôle du père dans une famille ? Si c’est le beau-père et que les enfants ne l’acceptent pas : « t’es pas mon père d’abord ! », alors c’est la mère.

 

Quand c’est nécessaire, le beau-père doit passer par la mère pour s’adresser aux enfants. Le père n’est pas là ? La mère doit endosser son rôle, coûte que coûte.

 

Faire comprendre ça à leur mère n’a pas été facile, un tas de résistances surgissaient de sa part mais je savais où je voulais en venir, avec tout plein d’exemples à la clé puisés dans les petits détails du quotidien, et rien ne pouvait m’empêcher de dire ce que j’avais à dire, j’étais parti et dans mon élan je renversais sans hésiter ses tentatives d’opposition comme des tentatives d’évitement qui seulement ne voulaient pas entendre ce que je voulais dire. L’échange fut bref et crescendo. À la fin une sensation de puissance m’envahit : j’avais réussi à dire ce qui avait été impossible jusque là, car mille barrières, mille résistances partagées et non dites m’empêchaient de sortir de ma cage. Et dans la voiture – c’est dans la voiture que cette scène s’est déroulée -, cette sensation de puissance fut telle qu’à la fin, tel un grand mâle dominant, je poussais un cri, plusieurs cris.

J’aurais pu pousser le cri de Tarzan. Ça « l’aurait fait ».

Mais comme un gros con j’ai laissé aller mon inspiration et c’étaient des cris d’insultes qui sortaient de ma bouche : certaines de ses résistances m’avaient paru particulièrement injustes à mon encontre.

 

Trop tard. La mal était fait. « Je retire… » Tu parles, Charles !

 


« La domination masculine » : le moment le plus fort de ce film est pour moi celui de ce témoignage lorsque cet homme raconte à peu près ceci :

C’était dur pour moi de reconnaître à quel point j’étais violent envers ma femme, mais aujourd’hui, après tout ce travail sur moi, quand les gens après mes conférences viennent me voir pour me confier « moi aussi je bats ma femme » ou bien « mon mari ma frappe, pouvez-vous faire quelque chose pour l’aider ? », je me dis qu’on peut avancer, même sur ce chemin ardu.

 

 

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31 décembre 1984 1 31 /12 /décembre /1984 21:44

 

Qu'y faire ?



Un camping auto-géré. Un an pour le préparer.

Plus un accompagnement vidéo.

Une anticipation de la vie au village à échéance 5 ans, 10 ans, 20 ans, avec des prix des énergies fossiles qui flambent et qui deviennent inaccessibles.

Enfin, un défi à relever qui est le suivant : utiliser notre temps libre (vacances, fins de semaines, retraités, chômeurs, temps partiels, femmes et hommes au foyer et j'en passe) à produire en toute convivialité et en toute camaraderie. Produire quoi ? Tout. De l'alimentaire au potager, des vêtements, des habitats en auto-construction, des lave-linge à pédales, tous produits de première nécessité pouvant être fabriqués sans énergie fossile.

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Le côté festif, convivial, est primordial, la place accordée au plaisir est centrale, prioritaire sur toute autre considération. Pourquoi est-ce important de le dire ? Parce que notre éducation fait toujours passer le plaisir après, après l'effort, comme une récompense. Et du coup le temps toujours long de l'effort laborieux, toujours trop long du travail sérieux, chacun risque de prendre la poudre d'escampette. Le plaisir doit être là avant, pendant, tout le temps. C'est la raison d'être de vivre. C'est la vie. Ou ça devrait être la vie. Et en tout cas ça peut l'être. Ou le redevenir. Car ça l'a été mais nous l'avons oublié, notre culture nous l'a fait oublier. C'est cela le trait majeur de notre culture, notre fameuse culture judéo-chrétienne.

Il est un autre trait qui caractérise le plaisir, qui l'accompagne faute de quoi il n'est qu'un leurre : c'est le fait que ce plaisir ne doit échapper à personne. Un collectifs d'individus n'est un collectif que du moment où il n'écarte personne, où il intègre tout le monde.

Porter attention, d'abord, aux plus démunis.

Troisième pierre : la manière de porter cette attention. Savoir écouter, totalement, savoir faire en sorte que le groupe écoute, sans se perdre dans l'écoute mais en écoutant vraiment.

Et quatrième pierre : aider sans assister. Responsabiliser sans entrer dans une logique de guichet, de consommation. Faire ensemble plutôt que d'offrir des services. Faire ensemble après avoir décidé ensemble. Commencer par partager le pouvoir, en partageant la parole.

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Un collectif d'habitants peut nous permettre de faire plein de choses impossibles à faire seul. Collectivement on peut tout faire. Partager des repas de rue, mettre en place des marchés sur le quartier en plus du seul centre ville, s'organiser des vacances à proximité en trouvant un terrain pour cela, créer des jardins familiaux et/ou un potager partagé, produire localement ce dont nous avons besoin, résoudre par nous-mêmes nos problèmes de voisinage, nos difficultés quotidiennes, s'entraider.

L'invention collective est une aventure merveilleuse qui peut être réalisée au sein du collectif. C'est peut-être l'un de ses buts prioritaires : nous donner la notion d'une responsabilité et d'une invention collectives, nous donner la possibilité d'un pouvoir d'action et de création illimités.



Nous avons des projets à proposer, mais nous voulons aussi écouter et prendre en compte ce que vous attendez de ce collectif.



Plaisir, liberté de faire, entraide, prise de responsabilité collective sont quelques-unes des possibilités qui s'offrent à nous. Nous ne sommes pas pressés : nous avons toute la vie devant nous pour apprendre à nous connaître, savoir ce que nous voulons faire, comment améliorer le bien vivre dans le quartier, comment mieux consommer mais aussi comment produire ensemble. Nous avons du temps libre.



Nous pouvons tout produire, tout construire, tout reconstruire. Il suffit de décider ensemble par quoi on commence.



Par la fête et par le plaisir d'être ensemble, par la convivialité assurément, mais sans doute aussi par le plaisir de produire ensemble, de puiser nos ressources dans et de notre sol, de retrouver non seulement la fierté de produire nos propres biens de consommation avec nos mains, mais surtout de retrouver le plaisir de les produire et de les fabriquer ensemble, avec nos voisins, nos amis, par binômes d'entraide : un artisan compétent avec un débutant, des amoureux réguliers ou de passage qui travaillent ensemble, deux personnes qui veulent faire connaissance, des formations à trois lorsque c'est opportun.



Et se retrouver dans la fête autant lorsque nous sommes au boulot, au potager, à l'atelier, que lors du p'tit bal du samedi soir.



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Le moitié de la population mondiale vit avec moins de 2€ par jour.

38 millions de personnes meurent de faim chaque année. Et ce chiffre augmente.

1milliard vit en-dessous du seuil de pauvreté : moins de 1 dollar par jour, chiffre jamais atteint jusque là.

Sur ce milliard de personnes, un turn-over important existe : 38 millions d'entre eux meurent chaque année, remplacés par plus de 38 millions de nouveaux arrivants, naissances y compris.

 

ll existe un lien direct entre ces constats de la misère et notre mode de vie en prise directe avec la mondialisation. Jean Ziegler l'a expliqué et je l'ai raconté après lui sur ce blog à plusieurs reprises. (Faire une recherche en tapant Zeigler dans la fenêtre en haut à droite de votre écran)

 

Mais le lien entre notre alimentation fossilisée et cette pauvreté n'est pas évidente à percevoir : elle n'est pas expliquée quotidiennement ni à la radio (sauf exception) ni dans l'abrutissoir !

 

Pourquoi consacrer son temps libre à cultiver des espaces libres ?

Pour la convivialité, la qualité de vie. La nôtre et celle des peuples qui pratiquent la monoculture sous la contrainte, alors qu'ils vivaient de polyculture depuis des millénaires.



Pourquoi est-ce difficile de mobiliser les gens sur un collectif d'habitants ? Pas de motivation pour quoi que ce soit autre qu'une convivialité de façade et dépolitisée, pas de perception d'une urgence quelconque, leur vie leur suffit.



Je cultive mon potager chez moi, mais tout seul, et c'est déjà le bonheur. J'ai un verger, en ce moment je ramasse des noix. Mais à plusieurs ce serait encore mieux. Produire dans la convivialité, pour soi. Un soi collectif.



C'est peut-être ça l'accroche à utiliser.



Et en cas de coup dur, crise, pénurie alimentaire, chômage, nous produirons nous-mêmes nos propres denrées alimentaires. Et peut-être davantage à l'avenir : autre chose que les seules denrées alimentaires.



Ou bien faut-il mettre les pieds dans le plat en parlant du pétrole, des 95% de conflits armés dans le monde liés à l'or noir, de l'uranium, du Niger ? Du néo-esclavagisme ? L'industrie du textile notamment.



Ou encore des dates d'épuisement des ressources fossiles ?



Ou bien des trois à la fois ? Convivialité, écologie politique, inéluctabilité. Ce que je vous propose, ce que nous vous proposons n'est qu'une anticipation sur ce qui est inéluctable. D'où l'intérêt du recours à la vidéo.

Peut-être.



Le problème est bien la perception de notre monde que se font les participants aux réunions. S'ils s'en satisfont, rien ne pourra être fait dans le sens qui est le mien puisque moi, avec la perception que j'en ai, je ne m'en satisfais pas et c'est bien pour ça et uniquement pour ça que je veux changer localement ce monde.



Et changer cette perception signifie qu'ils veuillent s'en donner le temps ! Car une telle transformation prend du temps.



Alors ? Comment avancer ? Comment créer ce déclic ? Proposer une sorte d'université populaire ? Mettre (encore une fois) les pieds dans le plat en déclarant que notre monde va mal ? Joël ne me suivra pas, lui pour qui on va vers le progrès !

 

http://www.vrede.be/images/stories/flyer-herdenking-hiro-2010%281%29.jpg

 

Quels arguments trouver ? Les mêmes que face aux éducateurs à l'environnement peut-être :



  • une critique des effets, ou plutôt de l'absence d'effets de l'éducation à l'environnement : que feront nos chérubins éduqués à l'environnement quand ils seront adultes ? Ils mettront en place des actions d'éducation à l'environnement pour les générations suivantes ! Sauf que d'ici là les deux principales ressources en énergies fossiles seront épuisées et que les adultes n'auront rien fait pour anticiper cet épuisement, à part s'en remettre aux générations futures et aux énergies de remplacement qui ne sont que des chimères, quand elles ne sont pas des nécro-carburants,

     

  • une remise en cause de la courbe de Gauss, courbe en cloche des énergies fossiles dans l'histoire de l'humanité (une courbe qui a mis 200 ans à grimper jusqu'à son sommet, mais qui mettra 20 ans à redescendre pour les deux principales ressources : l'uranium et le pétrole ; ce n'est donc pas une courbe de Gauss qui par définition doit être symétrique),

     

  • une répétition de la date d'épuisement des ressources fossiles (2050 pour le pétrole, 2040 pour l'uranium, elles ont bon dos les énergies renouvelables dont le rachat à prix fort par EDF justifie une prochaine augmentation de 3% des coûts de l'électricité !),

     

  • et surtout les enjeux alimentaires, voir par exemple le Titanic apicole. Le voir où ? Voir aussi les enjeux liés à l'eau, aux liens entre alimentation et santé, à l'harmonie d'une vie au contact de la nature et de la terre, etc. Créer une convivialité productive.





Comment voyez-vous le présent ?



Comment voyez-vous l'avenir ? Voir par exemple le rapport du 20 octobre 2010 de Pavan Sukhdev



Une fois que nous sommes d'accord sur ces deux points, le sens donné au collectif peut être partagé. Pas avant.



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27 octobre je recois ceci :



http://www.mesopinions.com/Association-Ecolomia--Pour-la-creation-de-fermes-bio-pedagogiques-en-France-petition-petitions-4f81fd3652f7a7ce89ff703d84b827e9.html

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Mise en place d'un marché de Noël.

La question, les questions que je me pose, sont : un marché de Noël, dans quel but, avec quel esprit, avec quelles suites et quelles perspectives, et comment le rendre convivial ?



Finalement nous n'avons jamais parlé de ça : un marché de Noël semblait aller de soi, c'est d'emblée considéré comme une action « normale » pour un collectif d'habitants, mais si ce marché est seulement un alignement de quelques stands de commerçants plus ou moins locaux qui vont essayer de vendre leurs produits à la population du quartier, non seulement je n'en vois pas l'intérêt, mais en plus nous risquons l'échec.



Pour moi la fête, la musique, le bal musette doivent être la raison d'être de cette manifestation, le côté marchand devant être uniquement au service de cette fête.



Exemple : si nous vendons du cidre, ce sera en priorité celui du coin, ainsi que nous en avions déjà convenu. Mais son stand devra être intégré au stand restauration, et non pas séparé.



Second exemple : les mets proposés gagneront à être issus de productions locales et le moins traitées possible, mais surtout les habitants du quartier devront être sollicités pour mettre la main à la pâte.



Troisième exemple : les habitants devront pouvoir s'impliquer au maximum dans l'organisation de la soirée, notamment pour qu'ils puissent proposer leurs propres musiques selon un processus de programmation concertée qu'il nous faut discuter, ils devront pouvoir présenter leurs musiques au micro s'ils le souhaitent, et il bien sûr il faudra faire une place aux habitants d'origine étrangère et à leurs musiques et danses s'ils le souhaitent.



Dans ces conditions nous pourrons faire en sorte que les habitants commencent à se ré-approprier leur vie sur le quartier. S'ils viennent consommer, acheter, dépenser leur argent et seulement ça, et c'est ce qu'on entend en premier dans le mot « marché », nous courons probablement à l'échec.



« Fête de Noël » me semble donc davantage approprié que « marché de Noël ». Une action telle que je viens de la décrire peut lancer une vraie dynamique au sein de notre collectif. Se ré-approprier sa vie, collectivement, et libérer nos imaginaires pourront devenir possibles.



Je ne suis pas d'accord avec Jérôme quand il a dit : « nous ne sommes pas là pour changer le monde, ne croyez surtout pas ça ! » Et pourquoi pas ? De quoi as-tu peur Jérôme ? D'être « débordé par ta base » comme dit l'expression syndicale ? Mais tant mieux ! Objectif atteint !



Il te plaît à ce point le monde dans lequel nous vivons ? Ta petite vie à toi, oui, elle est sûrement plaisante, comme la mienne, mais est-ce que tu t'en contentes pour ce qui concerne les autres ?



Hier mes deux voisins m'ont dit qu'ils ne reviendraient pas, ils n'ont « pas le temps », alors qu'un était retraité et l'autre peut-être sans travail, en tout cas ils ont au moins leurs samedis et dimanches. Si ce genre d'habitants du quartier arrivaient un jour à sortir de leur léthargie pour s'engager dans des productions maraîchères pour notre propre consommation, sans but de vendre, comme à Montreuil à l'est de Paris : Le sens de l'humus - http://senshumus.wordpress.com , ou à Bussy-St-Georges en Seine-et-Marne : http://www.mesopinions.com/Association-Ecolomia--Pour-la-creation-de-fermes-bio-pedagogiques-en-France-petition-petitions-4f81fd3652f7a7ce89ff703d84b827e9.html, puis plus tard dans d'autres productions, locales, artisanales, sans pétrole, sans uranium, est-ce que ça te déplairait Jérôme ? Non. Je suis sûr que non. Simplement ça doit te paraître utopique. D'accord. En revanche je vais te dire : pour le coup ça changerait le monde. Vraiment. Localement.



C'est ce projet, pas moins utopique que celui-là, qui me motive dans ce collectif. Sinon, si c'est pour mettre en place un marché de Noël purement commercial, comme celui qui existe déjà en centre ville, je n'en vois pas l'intérêt. Et si ce n'est pas pour changer le monde, alors c'est pour quoi faire ?



Savez-vous que les réserves mondiales d'uranium seront épuisées dans 30 ans, en 2040 ? Et que celles de pétrole le seront dans 40 ans, en 2050 ? Ces chiffres viennent de Sciences & Vie, revue scientifique peu suspecte de parti pris. Et les conditions actuelles d'extraction de ces ressources sont le plus souvent épouvantables, elles relèvent d'un néo-esclavagisme trop rarement dénoncé mais je suis certain que vous ne l'ignorez pas.



Dès lors oui, je veux changer ce monde, cette idée ne me fait pas peur, c'est plutôt le monde actuel qui me fait horreur, le travail à la chaîne, la pollution, l'augmentation de la pauvreté et de la faim dans le monde, les conflits armés, l'appauvrissement des sols, la perte de sens de la vie et la difficulté à en sortir, et mon expérience m'a fait comprendre que les instances les plus à même de poursuivre efficacement cet objectif de sortie du tunnel, de le concrétiser, de l'atteindre, ce sont justement les collectifs d'habitants. Pourquoi ? Parce qu'ils se situent précisément à mi-chemin entre deux niveaux d'action inefficaces : l'échelle individuelle, qui ne réussit que trop rarement à nous affranchir des énergies fossiles et du mode de production industriel, et d'autre part l'échelle nationale ou internationale, qui ne débouchent que sur de grandioses déclarations d 'intentions vides de réalisations pertinentes.





Les collectifs d'habitants peuvent tout faire, sans rien attendre de quiconque, à condition d'avoir conscience des problèmes qui se posent ! Peut-être à commencer par celui-là : le grand chef indien Sitting Bull, disait ceci : « quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas » - source : http://aphorismesspirituels.hautetfort.com/archive/2007/09/06/sagesse-amerindienne-l-argent-ne-se-mange-pas.html



Ce jour est loin pensez-vous ? Ne croyez surtout pas ça ! Le 29 octobre dernier j'ai rencontré un homme né en 1934. Il était d'origine parisienne. Châtou plus exactement. Son père avait fait 14-18. Voyant arriver la seconde guerre mondiale, il avait acheté une maison en Eure-et-Loire en 1939. C'est ce qui leur a permis de manger pendant la guerre, et du coup de connaître la campagne. Aujourd'hui il y est revenu, il habite à Capelles-les-Grands près de Bernay, il a un potager. Tout le monde sait que pendant la guerre les enfants étaient envoyés à la campagne dès que possible. Pour manger.



Des émeutes de la faim ont éclaté dans plusieurs endroits du monde ces dernières années. L'agriculture conventionnelle est dépendante du pétrole, tout comme les transports alimentaires. Elle consomme 8,5 calories fossiles pour produire une calorie alimentaire en moyenne aujourd'hui. Dans la ou les deux prochaines décennies, la relocalisation dé-fossilisée sera au rendez-vous. Quelques initiatives, encore trop rares, émergent ici ou là. Tout n'est pas à inventer. Je vous propose de prendre le train en marche. Je vous propose d'anticiper ce qui est inéluctable, imminent, en le rendant convivial, joyeux. Moins nous attendons, plus cette transition se fera dans le bonheur, dans l'harmonie. À quoi peut bien servir un collectif d'habitants, s'il passe à côté de ça ?


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